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Vient de paraître

d’Édouard BOURDET


Jeux en coulisses littéraires

À l’heure de la rentrée littéraire, Vient de paraître, la pièce d’Edouard Bourdet,  mise en scène par Jean-Paul Tribout  au Théâtre 14, tombe, si l’on peut dire, à point nommé ! Les prix vont être prochainement décernés avec le plus mythique d’entre eux, le Goncourt, transposé ici en prix Zola.

Cette année-là, le Zola est joué !
Le buzz et ses indiscrétions indiquent clairement qu’il sera attribué au romancier Maréchal, de la maison d’édition que dirige Julien Moscat. Seulement, il y a un hic, Maréchal, sous le manteau, a signé un contrat pour ses deux prochains romans avec un éditeur concurrent. Alors Moscat, fou furieux, torpille à distance le vote des dix jurés et c’est à un auteur totalement inconnu qu’est décerné le prix Zola, un certain Marc.
Un Marc confondu et sidéré lorsqu’il apprend la nouvelle. Il n’était au courant de rien, car c’est à son insu que sa femme Jacqueline avait envoyé son livre aux jurés.

La situation post-Zola se complique. Marc, écrivain du dimanche épris d’ambitions littéraires, s’est servi du journal intime de sa femme (amoureuse d’un médecin-major pendant la guerre) pour écrire son roman, et il n’a pas du tout la moëlle pour un deuxième.
Qu’à cela ne tienne ! Moscat n’est pas à cours d’idée. Il suffirait que Jacqueline réécrive un journal intime dont s’inspirerait Marc et qu’elle tombe amoureuse, pourquoi pas de Maréchal, grand amateur de femmes.
   Allez, hop ! Moscat, sûr de lui,  embarque son petit monde en villégiature dans sa maison en bordure de mer afin de rallumer les conditions créatives.

Les ingrédients du vaudeville sont parfaitement posés par Edouard Bourdet avec une belle satire à l’encontre du monde de l’édition. Lors de sa création en 1927, au Théâtre de la Michodière, sa pièce eut un gros succès avec 683 représentations et son texte n’a pas pris une ride, tant son écriture est pétrie de qualités.

Du côté de la psychologie des personnages, c’est parfait ! Un Jean-Paul Bordes, au sommet de son art, que l’on avait déjà apprécié en son rôle d’Hemingway dans la pièce Zelta et Scott il y a deux ans. Il campe ici, avec bonheur, un Maréchal à l’égo surdimensionné. De même, le redoutable Moscat, sans foi ni loi, menteur éhonté à la férocité rassurante est superbement interprété par Jean-Paul Tribout. Le couple Jacqueline et Marc, même s’il prend goût au luxe est plus mitigé, côté mélodrame conjugal.

Jean-Paul Tribout a le goût de l’expérimentation. Cet homme, aime à ressortir de l’oubli, sans trop les dépoussiérer, les pépites dramatiques.
Bien osé ! Bien vu !
Sa mise en scène est plutôt habile. Les comédiens sont très libres avec des dialogues vifs où l’on retrouve clins d’œil, décalages et rebondissements propres au  vaudeville.
Le décor est souple, alterné, avec bureaux et costumes d’époque.
Vient de paraître est un spectacle aux accents délicieusement piquants.

Patrick Ottaviani 
(01/10/16)    



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Une loge
pour le strapontin















Théâtre 14


20 av. Marc Sangnier
75014 Paris

Location :
01 45 45 49 77



Mise en scène
Jean-Paul TRIBOUT

 Avec
Caroline MAILLARD
Jean-Paul BORDES
Eric HERSON-MACAREL
Xavier SIMONIN
Laurent RICHARD
Jean-Marie SIRGUE
Jean-Paul TRIBOUT

Décor et accessoires 
Amélie TRIBOUT

Costumes
 Sonia BOSC

Lumières
Philippe LACOMBE

 Son 
Philippe LATRON

Collaboration artistique 
Xavier SIMONIN