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Johan Wolfgang GOETHE Faust L’intention de Ronan Rivière pour sa mise en scène du Faust de Goethe est de réduire et simplifier la pièce originale pour lui rendre sa popularité sans en trahir l’esprit ni la plume. Une démarche que l’on pourrait comparer à la possibilité de réduire Don Juan de Mozart en une chanson populaire qui circulerait dans les rues et les faubourgs, ou la Recherche de Proust en un sonnet qui en contiendrait toute la richesse. Pourtant cette gageure fonctionne. Et nous assistons à un spectacle où les jeux d’éclairages parfaitement maitrisés par la scénographie d’Antoine Milian et la lumière de Fantôme nous introduisent au cœur de la puissance de ce drame humain. Pour résumer : Faust admiré de tous pour sa sagesse et assoiffé de connaissances pures, découvre dans son vieil âge la vanité de toute chose et l’horrible insatisfaction qu’offre finalement la vie. Il signe avec Méphistophélès un pacte où celui-ci s’engage à l’initier aux jouissances terrestres contre le simple don de son âme au diable. « Le Méphistophélès de Goethe est un diable civilisé. », dira Madame de Staël Sur scène les acteurs semblent évoluer dans un monde embrumé où leurs corps s’égarent aux limites d’un rêve éveillé avant de sombrer dans le cauchemar où les attend leur destin. La poésie et le cynisme de l’œuvre de Goethe sont présents dans chacun des plans de la pièce, dont l’ambiance d’étrangeté est baignée en permanence par la musique échappée d’un piano que l’on aperçoit en fond de scène et qui apparait comme le seul objet réel de ce décor. Un décor composé d’un extravagant escalier métallique qui symbolise le lien entre la vie et la mort ; le ciel et l’enfer ; Dieu et le Diable ou bien celui entre le rêve et la réalité. Cet escalier est l’instrument de Méphistophélès, un instrument qu’il déplace à chaque nouvelle scène en maître de cet espace où il se joue de Faust et de Marguerite piégés, entre ses mains de diable civilisé, par la force de leur désir et l’intensité de leur amour, et même les prières de Marguerite ne les sauveront pas. « Dehors, c’est le tombeau ! c’est la mort qui me guette ! Viens !... d’ici dans la couche de l’éternel repos, et pas un pas plus loin. » Sans la qualité du jeu des acteurs l’atmosphère si spéciale de ce Faust de Goethe, n’aurait pu atteindre son poétique objectif. David Nahmias |
Sommaire Une loge pour le strapontin Théâtre Ranelagh 5, rue des Vignes 75016 Paris Réservation : 01 42 88 64 44 Mise en scène Avec Au piano, en direct Adaptation Composition musicale Lumière Décors et accessoires Assistante |
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