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Photo © Claire Besse

David
& Edward


de Lionel Goldstein




Jardins secrets


Deux hommes aimaient la même femme. Pourtant, ce n’était pas la même ! Sous la formulation volontairement provocatrice, il y a néanmoins une interrogation vraie sur la vie des couples. Et le jardin secret de cette femme aimée va petit à petit apparaître comme un accompagnement nécessaire et récurrent à l’équilibre de son couple.

Voilà peut-être le « deus ex machina » de cette comédie mise en scène avec bonheur par Marcel Bluwal au Théâtre de l’Œuvre.
Y compris si le jardin secret en question provoque l’apparition de celui des deux hommes.

David Halpern, veuf frais du jour, a évidemment à son actif des principes en béton, cinquante ans de vie en commun avec Flo plus des enfants qu’ils ont très consciencieusement élevés ensemble.

Cependant, on ne peut pas reprocher à Edward Johnson de ne pas avoir aimé Florence à laquelle il a consacré cinquante ans de fidélité « non conjugale » dans un étonnant rapport à découvrir. En effet, repoussé par les parents de la fille qu’il aimait pour indissolubilité dans la religion juive, il s’était résigné à épouser une catholique dont il a eu deux gentilles filles. Et lui aussi est veuf !

Ainsi, sur la tombe toute fraîche de Florence dite Flo, ils sont deux qui l’ont bien connue. Mais ils ne se reconnaissent pas puisque la disparue avait oublié de les présenter l’un à l’autre.

Lionel Goldstein, l’auteur de David & Edward, brode de manière à la fois savante et cocasse sur ce thème où, mu par une envie d’en savoir plus, l’un des deux questionne l’autre et que ce dernier, malgré ses réticences, finit par répondre.

Progressivement, leurs questionnements mutuels deviennent essentiels à leur psycho car ils lèvent des voiles successifs sur cette Florence qui les étonne toujours, leur cabosse souvent les souvenirs et les choque à l’occasion dans leurs très anciennes certitudes. Résonnance intérieure également assurée chez les spectateurs.

Les dialogues subtils et percutants sont mis en évidence par Michel Aumont et Michel Duchaussoy pour lesquels les prestations brillantissimes sont devenues coutumières. Pour Gérard Maro, heureux directeur, voilà un nouveau sans faute, indissociable du décor efficace et sobre de Catherine Bluwal.

Claude Chanaud 
(27/01/10)    



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Montreurs d'ours














Théâtre de l'Œuvre
55, rue de Clichy
75009 Paris

Réservation :
01 44 53 88 88



Une pièce de
Lionel GOLDSTEIN

Traduction
Eliane ROSILIO

Avec
Michel AUMONT
et
Michel DUCHAUSSOY

Mise en scène
Marcel BLUWAL

Assisté de
Anne HEROLD

Scénographie
Catherine BLUWAL

Lumières
Jacques ROUVEYROLLIS

Costumes
Claire BELLOC