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Photo © Pierre Dolzani


Le Misanthrope
et
l'Auvergnat



d'Eugène LABICHE





Pour les amateurs de découvertes ou redécouvertes théâtrales innovantes, divertissantes, malicieuses, joyeuses et surtout exemptes d’une vulgarité racoleuse trop répandue nous conseillons le détour par le Théâtre Essaïon où est mis en scène jusqu’au 17 Juin un vaudeville d’Eugène Labiche très enjoué et fort bien joué : Le Misanthrope et l’Auvergnat.

Le sujet de la pièce qui repose sur l’hypocrisie accompagnatrice de nos comportements quotidiens fait naviguer, au hasard Balthazar, un riche bourgeois misanthrope entre l’envie de savoir la vérité toute nue dans son environnement proche et les bleus à l’âme qu’elle peut provoquer, voire les contrariétés.

C’est peut-être le mensonge considéré comme un des beaux-arts dans le relationnel. Ou bien, hypothèse plus vraisemblable, quelle est la dose souhaitable d’expressions feutrées, voire d’intentions délicates où simplement polies – diplomatiques sans aucun doute – permettant de rester un honnête homme et néanmoins de vivre de manière conviviale avec les autres ?

Dans ce vaudeville fort lucide, la nuance humaniste prononce sa réponse mais les rires vous sont garantis quelque soit votre position sur ce récurrent problème de comportement.
C’est peu dire que cette histoire domestique écrite au XIXe siècle rejoint l’universel. Grace à elle, j’ai compris combien son auteur était moderne faute d’être notre contemporain. Et que parmi les très nombreuses comédies qui lui sont dues, il apparaît dans celle-là avec une analyse pointue de nos permanentes interrogations. Les solutions sont sans aucun doute… très personnelles !

En revanche, l’unanimité des applaudissements et des rappels souligne la performance pour une jeune et talentueuse équipe de comédiens que nous recommandons à nos lecteurs. De plus, ils chantent très agréablement des airs popularisés jadis par Arletty et Jeanne Aubert et, ce faisant, ils illustrent la comédie de Labiche à la manière percutante de la bande dessinée.

Leur absence de prétention est pleine de charmes. Et ce pluriel qui n’est pas dû à notre sens du relationnel augure d’un beau destin pour la Compagnie La Boîte du Souffleur pour laquelle le divertissement passe par l’intelligence du texte et la sincérité de l’engagement.

Claude Chanaud 
(09/05/10)    



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Montreurs d'ours










Théâtre Essaïon

6, rue de la Pierre au Lard
75004 Paris

Réservation :
01 42 78 46 42





Avec
Laure Duffréchou
Florent Favier
Jean-Christophe Frèche
Elsa Furtado
Manon Gilbert
François Pérache
Joseph Robinne

Mise en scène
Jean Barlerin
Chrystèle Lequiller

Musique
Manon Gilbert
Hugo Sablic




Pour visiter le site
de la compagnie :
laboitedusouffleur.free.fr