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AVIGNON

2011





L'inévitable rendez vous de juillet a encore augmenté son offre. En quantité et en diversité. Plus de 1000 levers de rideaux ! Cette chronique se veut donc simplement hommage à une sélection aussi arbitraire que d'autres. Mais pas plus.

Avant de vous y inciter, je dois dire l'émotion ressentie dans le IN pour cette adaptation de Jan Karski à l'Opéra-Théâtre d'Avignon par Arthur Nauzyciel. Toutes polémiques écartées au profit de l'essentiel, ce témoignage sur les atrocités nazies dans le ghetto de Varsovie se termina samedi 16. Quoique fort longue, ce fut une évocation aussi talentueuse que nécessaire.

Jusqu'à la fin du mois, dans le OFF, des spectacles sur trois scènes permanentes de la Cité des Papes peuvent mobiliser très heureusement les lecteurs d'Encres Vagabondes :

Si Siang Ki, très ancienne dramaturgie chinoise que Gérard Gelas a adaptée pour le Théâtre du Chêne Noir et dont il a mis l'étonnante poésie en symbiose avec notre culture. Là-bas aussi l'amour fait passer de l'autre côté du miroir. D'autant qu'il accompagne la nécessité de la liberté.

Jeunesse et liberté : deux thèmes que vous allez retrouver dans mes coups de cœur suivants.

Au Théâtre des Halles. Alain Timar met en scène un Rhinocéros original ou de remarquables comédiens coréens pratiquent avec bonheur cette revisite de la pièce de Ionesco. Un étonnant percussionniste rythme la progression de ce drame d'entreprise tout a fait d'actualité. Burlesque révélateur de certaines sociétés contemporaines, il faut donc le voir… et l'entendre !

Au Théâtre des Remparts nous attendait l'exemple vécu d'une recherche de liberté accompagnée d'une demande de véritable égalité devant la justice. Il s'agit de Sacco et Vanzetti. Texte et mise en scène de Loïc Joyez.
Rappelez-vous l'histoire réelle : deux anarchistes au sens généreux et pacifique du terme vont être accusés à tort d'homicide. Immigrés italiens sans grande défense, ils parlent fort mal l'américain. L'inexorable mécanique d'un système va broyer ces deux méditerranéens au nom d'une société dont ils seraient les dangereux dynamiteurs alors qu'ils n'en seront que les victimes. Emotion garantie avec cinq comédiens crédibles : Cyrille Andrieu-Lacu, René Carton, Anne-Laure Connesson, Thibaut Landier et Martin Verschaeve.
La force du thème des petits qui se défendent mal sur fond de recherche sécuritaire et la sobriété d'une équipe de comédiens efficaces ont fait sur cette scène d'Avignon le procès de cette parodie de justice laquelle pousse rapidement le démocrate sincère dans une réflexion navrée sur sa propre organisation.
Quelle salle parisienne donnera une suite à ce questionnement toujours d'actualité ?

Pour continuer votre séjour sur un mode aussi ludique que jubilatoire, je vous propose également trois très belles étapes avignonnaises où des pieds de nez aussi lucides que potaches déclencheront vos rires.

Au Théâtre du Bourg-Neuf où les textes de Jean-Michel Ribes, Jean Tardieu et Obaldia vont servir d'analyse et (peut-être…) de thérapie à des couples contemporains plus vrais que nature. Il s'agir de Un couple presque parfait avec deux comédiens à l'abattage incontestable : Camille Bardery et David Bottet.

Vous retrouverez ensuite le Francis Blanche de notre irrespect resté intact au Théâtre du Petit Chien. Ça s'appelle Nuit blanche chez Francis avec Jean-Baptiste Artigas, Guillaume Destrem, Alain Dumas et Didier Le Gouic, quatre jeunes gens plaisantant bien. Et un heureux choix de textes.

Enfin vous retrouverez avec une évidente connivence Jean-Claude Dreyfus dans la résurrection bienvenue de Raymond Devos. Le titre c'est Dreyfus - Devos. Cet incontournable rendez-vous, c'est au Chien qui fume et nulle part ailleurs.

Et c'est ainsi qu'Avignon se renouvelle.

Claude Chanaud 
(17/07/11)    



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