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Napoléon...
au rapport !



de
Soizik Moreau


Comment faire rêver les Français ?

L'Histoire de France racontée comme elle le fut jadis dans mon collège partait souvent de nos grands hommes (les opportunistes et les opportuns étant confondus dans le même moule unificateur) pour devenir des mythes fondateurs car on y racontait ces coruscantes époques où la France a brillé d'un vif éclat en attendant de marcher un jour au cri de Liberté.

Cependant, malgré la nécessaire mutation des historiens actuels dans leur message aux enfants des écoles, l'Histoire n'a pas toujours la mémoire fidèle concernant la reconnaissance des faits et elle s'accompagne rarement de la mise à jour des calculs secrets des grands de ce monde voire de certains aspects sordides volontairement laissés dans la coulisse.

Peut-on encore faire rêver le peuple avec des épopées conquérantes ?

Napoléon Bonaparte le pensait si fort après la Révolution de 1789 qu'il en fit un usage personnel où le sang versé sans états d'âme préluda à bien des aventures armées et à des idéologies assassines. Le siècle précédent peut témoigner. Pourtant notre politique étrangère fut définitivement marquée de ces outrances verbales et de ces missions civilisatrices françaises qui resurgissent régulièrement dans les discours de nos contemporains. Y compris, pendant qu'on vit à crédit comme nous le faisons depuis nos trois précédentes présidences de la République

Qui aujourd'hui pense vraiment au Premier Empire en fustigeant surtout les ambitions gloutonnes d'un Bonaparte qui furent bâties sur les vestiges d'une Révolution se voulant égalitaire et fraternelle ? Et qui honore encore le général Moreau, lui qui demeura vraiment républicain dans ses fibres alors qu'il fut, sous la vigilante férule de Napoléon, condamné pour une conspiration laquelle ne fut jamais vraiment démontrée ?

Au 23 de la rue de la Huchette des réponses vous attendent.

C'est sous la plume de Soizik Moreau qui nous raconte le vraisemblable combat des deux caractères et la raison des dissensions entre ces anciens chefs quasiment claniques ; ce faisant, elle éclaire cette époque avec un bonheur d'analyse et d'expression heureuse qui est à souligner : effectivement, elle a identifié le machiavélique personnage qui dormait rarement sous l'uniforme vert du petit Caporal et le républicain sincère qui anima l'action de Victor Moreau jusqu'à la chute du tyran.

Evidemment, ce compte-rendu révèle mais ne nous dit pas tout des hommes politiques d'aujourd'hui qui, depuis belle lurette, continuent à nous la bailler belle et dont les discours poussent souvent au vibrato. Mais dans les années 2000 nous ne marchons plus au pas derrière des généraux caracolant en uniformes brodés d'or. On veut d'abord comprendre les problèmes et ensuite participer aux décisions.

Réservez donc votre enthousiasme pour le Napoléon… au rapport ! que Jean-Luc Tardieu a très heureusement mis en scène et que Jean-Paul Bazziconi ainsi que Jean-Louis Cassarino défendent avec brio sur la prestigieuse petite scène où Ionesco nous fut conté.

Claude Chanaud 
(09/06/12)    



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Montreurs d'ours
















Théâtre de la Huchette


23 rue de La Huchette
75005 PARIS

01 43 26 38 99



Texte
Soizik Moreau


Mise en scène
Jean-Luc Tardieu


Avec


Jean-Paul Bazziconi

et


Jean-Louis Cassarino