Dîner
entre amis


de Donald Margulies




Quatre amis, deux mariages. Pas d'enterrement.


L'usure du couple et ses répercussions participent de toutes leurs facettes – tragiques ou comiques – de notre théâtre contemporain. De la comédie légère jusqu'au drame japonais. Mais dans ce monde où les divorces et les séparations des couples sont "monnaie courante", ce thème mobilise à la façon d'un phénomène de société où nous jouons les apprentis sorciers. De générations en générations.

Une fois éteints les feux de la Saint-Jean et quelqu’autres feux d'artifice éphémères, pourquoi l'ego de l'un ne se confond plus avec celui de l'autre ? Pourquoi l'incompréhension mutuelle s'instaure un jour avant de chuter dans la petite dissimulation laquelle précède de peu le mensonge de fort calibre ? Et, comme le chantait Brassens : Pourquoi ça marche avec Fernande tandis qu'avec Lulu, Georges ne bande plus ?

Cette rubrique n'a certainement pas la prétention d'expliquer ces "pourquoi". Mais Michel Fagadau dans son théâtre de l’avenue Montaigne a mis en scène des réponses plausibles avec "DÎNER ENTRE AMIS". Couronnée par le Prix Sulitzer, cette pièce qui révéla au public français le dramaturge américain Donald Margulies ainsi que sa reprise dans la saison 2008 apportent toujours un éclairage très original sur le thème universel de l'érosion des couples. Lecteurs les plus optimistes de la revue "Encres Vagabondes", j'ai écrit "éclairage" et non pas "solution" ! Cependant, je peux vous préciser concernant ce spectacle : "Il est Bien vu, Bien écrit et Bien joué".

Je ne vous expliquerai pas pourquoi parmi les deux couples en présence, l'un va s'en sortir mieux que l'autre. Mais il est vrai que les deux m'ont effectivement touché. Peut-être, comme votre serviteur, vous reconnaîtrez-vous dans ces genres bien différents car nous sommes des êtres complexes habités de certitudes successives. Vous en aurez une preuve supplémentaire sur la scène de la Comédie des Champs-Élysées.

De plus, les dialogues de Margulies qui vont au plus profond avec les mots du quotidien vous apporteront le charme d'une soirée de théâtre réussie d'où la réflexion sur l'humaine condition n'est pas exclue. Et au milieu d'une équipe efficace, Jean-Pierre Malo, fidèle pensionnaire de cette maison, affiche une remarquable présence dans le personnage raisonnable et fort courageux de Greg. Notamment quand il exprime :
"Certains d'entre nous essaient de retrouver une inconscience trompeuse […] Ils détruisent leur maison, leur ménage, et d'autres se mettent au piano, moi, j'ai choisi le piano."
En entendant sa réplique, j'étais persuadé qu'il en jouait aussi. Avec talent !

Claude Chanaud 
(22/04/08)    



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Montreurs d'ours





Comédie des
Champs-Elysées

15, avenue Montaigne
75008 Paris

Réservation :
01 53 23 99 19





Une pièce de :

Donald Margulies




Adaptation et
mise en scène :

Michel Fagadau



Avec
Claire Keim
Elizabeth Bourgine
Jean-Pierre Malo
&
David Brécourt