Ce très beau texte de Julia Billet donne vie à Arthur, un jeune garçon qui au début du roman "en a assez de ce monde qui tourne de travers". Il en a assez de tous ces malheurs, de ces catastrophes, de ces batailles qui empoisonnent le monde. Les informations et les unes des journaux n'annoncent que des drames. "Arthur aimerait un peu de calme et de douceur. Il aimerait juste un peu de tranquillité. Il aimerait croire un instant que le monde recèle de la magie et aussi de l'humanité. Il aimerait qu'on lui raconte des histoires légères qui montrent des visages amusants ou riants."

Arthur va réagir. Il résiste au malheur : "Arthur en a plus qu'assez, alors un mercredi, il décide que cette journée-là sera belle et rien d'autre que belle."
Il est déterminé. Il y arrive. Il rencontre Alice et tous les deux s'envolent en ballon pour un merveilleux voyage.

De la gaieté, de la douceur, de la poésie se dégagent du texte. Les illustrations pleine page tout en délicatesse nous entraînent dans un rêve.

Il est bien agréable de regarder le monde avec des yeux d'enfants qui s'autorisent à voir les beautés qu'il recèle même s'ils continuent à se poser des questions : "– Tu crois que nous avons le droit d'être heureux, en plein milieu du ciel, alors que dans des endroits, en bas là-bas, des hommes, des femmes et des enfants pleurent et ne dorment plus ?"

De très belles réponses philosophiques et humaines parcourent le texte qu'il sera bien agréable et intéressant de partager avec les plus jeunes. Il est apaisant de découvrir des fragments d'espoir ; retrouver un peu de bonheur permettra de modifier le regard de tous dans le respect de l'autre.

Brigitte Aubonnet 
(28/08/12)