Le lynx ne fut pas facile à attraper. C'était un animal farouche et rusé. Mais on le captura. Une fois qu'on l'eut mis dans une cage, il écouta les conversations des chasseurs qui le conduisaient au château.
Quand il fut présenté à l'empereur, il savait déjà ce qu'on attendait de lui.
– Est-il vrai, s'enquit l'empereur, que tu peux voir à travers toute chose ?
–Oui mon gaillard, répondit le lynx, qui n'était pas au fait des politesses de la cour.
Mais l'Empereur était trop occupé par son obsession pour s'en formaliser.
–Par exemple, continua le lynx, derrière ce mur, là, dans la pièce à côté, je vois une femme en train de coudre ; et un homme qui frotte des bottes de cuir pour les faire briller.
L'Empereur, la voix tremblante, désigna le coffre.
–Et que vois-tu là-dedans, lynx ? Personne ne peut l'ouvrir.

Le lynx va faire une grande révélation à l'Empereur.

Le texte est riche et poétique. Les illustrations aux couleurs chatoyantes et lumineuses sont sublimes, envoûtantes ; elles projettent le lecteur dans un autre monde, un monde de rêves et de féeries.
Le livre est à lui seul un très bel objet. La couverture, découpée, fait apparaître une magnifique illustration, les lettrages et la tranche sont dorés.

Une très belle fable où l'on découvre que les trésors les plus beaux ne sont pas forcément ceux que l'on croit.

Un album à s'offrir et à offrir absolument.

Cécile De Ram 
(10/11/11)