René PONS

Un enfer bien calculé


René Pons s’interroge sur l’écriture, sur l’origine de son écriture, sur le pourquoi de son écriture. Il sonde, il creuse au fil de son œuvre pour expliquer ce qui l’a toujours hanté et ce qui le hante encore. Il se questionne, il nous questionne, il nous prend à témoin.

Un cheminement, une persévération, un ressassement parfois mais un bonheur de lecture, de maniement des mots, une création littéraire qui nous enchante dans les méandres d’un creuset d’écrivain qui se livre et nous livre ce qu’il est vraiment.

Aucune impudeur mais une grande sincérité, celle d’un homme qui construit son œuvre texte après texte et nous dévoile les secrets de ce qu’il ressent. Une communion avec René Pons pour percer les motivations profondes qui le poussent à écrire, à s’écrire, à nous écrire : « Si j’essaie de me souvenir de mon rapport passé à l’écriture, je me rends compte que ce rapport a changé avec le temps. Au début, je crois que j’ai écrit par admiration et par désir d’identification, mais, à un certain moment, qu’il m’est impossible de dater, cette écriture a basculé dans la nécessité, c’est-à-dire qu’elle s’est de plus en plus intériorisée, a fait de plus en plus corps avec moi pour me rendre de plus en plus dépendant d’elle. »

L’écriture est aussi un questionnement sur le sens à donner à sa vie : « Comment font les autres pour vivre ? » : « Alors j'ai pris ce carnet et, laissant retomber la poussière du temps, je me suis mis à écrire, dans cette poussière déposée, le constat de mon vide, et ce constat écrit a suffi pour que mon vide, un instant, devienne supportable. »

« L’écriture et mon être au monde sont totalement liés. » René Pons devient écriture, existe grâce aux mots, lesté par le plomb typographique des lettres qui marquent la feuille et révèle sa pensée.

Tout écrivain s’interroge sur cette nécessité vitale :
« Et Pessoa : Il me faut écrire comme on accomplit une peine. Et le pire est de savoir que ce que j’écris est complètement raté, futile et nébuleux.
Kafka, au fond, décrit le rêve de tout écrivain : être débarrassé des contraintes de la vie courante, isolé du monde et pourtant, paradoxalement, attentif au monde. »

L’écrivain est comme un chercheur d’or : « Tout plutôt que le silence blanc. Je suis exactement comme un vieux chercheur d'or qui continue à exploiter un filon dont il sait pourtant, qu'il est épuisé. Mais il y a bien longtemps que le vieux chercheur d'or se contente de poursuivre une illusion en sachant que c'est cette illusion qui le fait vivre et non pas les pépites qu'il pourrait trouver. »

René Pons nous donne à lire l’or de ses mots.

Brigitte Aubonnet 
(17/07/06)    



Retour
Sommaire
Lectures









Editions Encre & lumière

30260 Cannes et Clairan
04 66 80 19 77








Vous pouvez lire
sur notre site

un entretien avec
René Pons




et un article
concernant
un autre livre
du même auteur :

Histoire de Marek