Volute n’est pas une ville si ordinaire qu’elle en a l’air. Il s’y produit des événements surnaturels. Les deux policiers qui viennent de prendre en charge une adolescente au nord de la commune le savent bien. Joanne est en état de choc. Ce qu’elle vient de vivre est atroce. Il pourrait bien s’agir du Griffeur, cet homme mystérieux dont tout le monde parle, dont un portrait est placardé sur les murs de la ville et qui attaque les gens en les griffant au visage. Un des agents donne l’alerte mais la réponse qu’on lui fait au téléphone est plus que surprenante. Il doit effacer toutes les traces liées à l’agression que vient de subir la jeune fille.
Joanne, lorsqu’elle revient au collège, sollicite l’aide de Grégory, un des garçons les plus populaires de l’établissement, pour lui demander de l’aide. Elle sait que la police ment. Elle a vu le Griffeur et sait que ce n’est pas un homme. Elle sait aussi que Greg et sa bande, dits Le Gang du CDI, ont sauvé la documentaliste du collège d’une situation très périlleuse et plus qu’étrange (voir Le collège de l’angoisse ).
Les quatre adolescents décident de se mettre en planque pour surprendre le Griffeur.

Cependant, lorsqu’il se retourna, tous les mots qu’il avait préparés quittèrent son crâne. Derrière Flore, un grognement guttural s’éleva dans la nuit, accompagné par un lourd panache de vapeur brûlante et le reflet de deux yeux gris et luisants.
Le Griffeur frappa.
Grégory eut juste le temps de pousser Flore sur le côté et d’encaisser le coup à sa place.

Lors de la confrontation, les yeux du Griffeur croisent ceux de Greg qui en garde une impression de déjà-vu.

Le texte, inscrit dans le registre fantastique, organisé en quatorze chapitres, est riche et bien écrit.
Comme dans le premier tome de cette série, on y retrouve des adolescents vifs, ayant le sens de la répartie, dégourdis et courageux.
L’histoire est l’occasion d’aborder des thèmes tels que le divorce des parents, les liens qui unissent les jeunes gens, les moqueries dont ils font parfois les frais au cours de leur scolarité et, en filigrane, la faculté que certains peuvent avoir à se transformer en véritables monstres lorsqu’ils souffrent trop eux-mêmes.

Un roman pour frissonner et réfléchir.

Cécile De Ram 
(16/02/24)