Un excellent texte d'Agnès de Lestrade chargé d'espoir et de rêve dans la collection "Océan Ti Lecteurs" dont les ouvrages s'adressent à des enfants d'âge primaire mais qui se lisent avec plaisir sans limite d'âge.

Un enfant très fragile et très léger naît chez Jacomo et Arrabella. Va-t-il passer l'hiver ?

Il grandit. On se moque de lui. Il est si petit : "Plumo grandit comme les autres enfants du pays. Mais il reste léger comme une plume, fragile comme un oiseau tombé du nid, prêt à s'envoler au moindre courant d'air.
A l'école, on se moque de lui.
– Tu ne peux pas jouer avec nous ! rient les enfants. Tu es plus léger que le ballon... hahaha !
–Je suis léger parce que je ne porte pas des kilos de méchanceté sur mon dos !"

Le village où il est né est particulier :
"Il existe un pays perché en haut d'une montagne.
Nul ne sait ce qui se trouve au-delà.
Car un rideau de vent sépare le sommet, de l'autre côté."

A la suite d'une pluie de grêle qui détruit les cultures, Plumo, courageux, décide d'aller voir de l'autre côté de la montagne puisqu'il sait voler. Il est ingénieux et parvient à ses fins.

Un monstre l'attend mais est-il si monstrueux :
"– Quand je suis venu au monde, mon garçon, même ton grand-père n'était pas né... À l'époque, je vivais dans ton pays... Mais la vie pour un monstre n'était pas facile. On se moquait de moi, on me traitait de monstre, ce que j'étais, il faut bien en convenir. Alors un jour, je suis parti. J'ai découvert cet endroit inhabité parce que trop pentu pour être cultivé.
J'ai travaillé la terre jusqu'à ce qu'elle soit plate comme une crêpe. Mais les enfants du village m'ont poursuivi et insulté. Je ne me défendais pas. Sinon, je les aurais tués d'un coup de patte. Je ne suis pas... un monstre...
Plumo voit deux petites larmes couler sur les joues du monstre."

Ce court roman chargé de poésie tant par le texte que par les illustrations montre bien l'impact des moqueries et l'importance d'accepter les différences.
L'espoir et la réalisation d'un monde tolérant sont possibles.

Les illustrations d'Hippolyte sont légères comme Plumo et nous transportent vers la beauté de ce que pourrait être ce monde.

Brigitte Aubonnet 
(12/01/13)