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Mercedes DEAMBROSIS
Le narrateur ne peut s'empêcher de repenser à ce pacte passé
à l'adolescence. Qu'a-t-il vraiment fait de leur argent ? C'est si loin tout ça René le prend de haut et refuse de répondre à ce genre de question. La série des décès continue et un policier est chargé d'enquêter sur cette étrange histoire. Pas n'importe quel policier ! Louis-Édouard Dudeuil, fils de préfet, un homme de taille moyenne, fin, racé, à la peau rasée de près, aux traits réguliers, de belles proportions avec un front raisonnablement dégarni. Élégant, très élégant. De longues mains. Une chevalière en or à la gravure semi-effacée et un mince anneau en or se juxtaposent à l'annulaire. Vêtu d'un costume milleraies sur mesure et d'une chemise Oxford à petits carreaux avec une cravate en lainage bordeaux. Ses chaussures sur mesure elles aussi, viennent de chez Smith and Benson, chausseur de la Cour, et la peau retournée rappelle par sa tonalité lie de vin la cravate, les boutons de manchette et le thème principal du tissage du trois pièces. Les relations de l'inspecteur avec ses collègues ne sont pas toujours
au beau fixe et notamment avec son adjoint. Vulgaire, inculte, passant de
l'aboiement au ricanement, Stéphane Guémard était la caricature
du mauvais flic. Une torture constante pour Louis-Édouard Dudeuil, qui,
plus d'une fois, craignit que les poings convulsivement serrés de l'énergumène
ne se retournent contre lui. Un attelage plutôt mal apparié. Par contre, l'inspecteur manifeste beaucoup d'intérêt pour Céline
Kraminski, l'une des dirigeantes de l'entreprise de surveillance informatique
où travaillent presque tous les membres de la bande des treize. Elle
est pourtant d'une froideur redoutable et semble peu encline aux sentiments. Les pistes ne manquent pas et la liste des décès s'allonge tous les treize jours Mercedes Deambrosis propose là un suspense intéressant, avec une jolie galerie de personnages bien campés, très différents les uns des autres, et notamment un enquêteur très atypique, régulièrement humilié par son père, le préfet, qui le considère comme un raté mais soutenu (y compris financièrement) par sa mère, l'exaspérante mamipou, en admiration devant l'intelligence et la délicatesse de son fils unique. Le titre de ce roman, Le dernier des treize, est à double sens puisqu'il marque aussi la fin de Vendredi 13, une série de polars qu'on a beaucoup appréciée. Un grand bravo à Patrick Raynal, ancien directeur de la Série Noire et responsable de cette collection aux éditions La Branche, pour la qualité de ses choix. Serge Cabrol (25/03/13) |
Sommaire Noir & polar Editions La Branche Vendredi 13 288 pages - 15 €
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