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Les questions sont nombreuses : Comment cet homme, un écrivain peu prolixe, (donc certainement un peu « raté » …), peut-il mener cette réflexion, si dense, si profonde et si intime sur l’écriture ? Pourquoi a-t-il consacré sa vie à l’écriture ? Pourquoi cette vie retranchée de solitude et d’ascétisme ? Il se trouve que Clara rédige un mémoire universitaire et veut interroger le vieil homme sur sa conception de la vocation d’écrivain. Lui qui est absolument passionné et qui vit sous le joug de l’écriture, va développer de longues réponses, dans ce qui pourrait s’apparenter à un monologue, où les images, percutantes, nous font entrer dans le laboratoire de la pensée d’un écrivain et où la profondeur de la réflexion nous amène à réfléchir sur la naissance et l’essence de l’écriture : Je nais de mon encre, confie Norman, et je glisse entre les lignes ma part de nuit. C’est important, la nuit, dans un livre. C’est ce qui échappe, ce qui résiste. Ce que les mots détournent et refusent. En écrivant, vous comprenez ce que la lumière doit aux ombres. Si le récit commence par une interview très littéraire sur l’exigence et l’emprisonnement qu’entraîne la vocation d’écrire, le réel va « rattraper » le romancier... Il s’agit du onzième roman d’Eric Fottorino et il nous offre une œuvre totale : réflexion sur l’écriture, réflexion sur cette passion (au sens étymologique) qui hante, ronge et nourrit le romancier : roman sur le roman, roman sur l’écriture et l’écriture du roman, roman romanesque… construit de manière admirable. Un texte, magnifique, envoûtant qui relate trois jours de rencontre et de révélation, à couper le souffle. Sylvie Legendre-Torcolacci (19/03/16) |
Sommaire Lectures Gallimard (Février 2016) 208 pages - 17,50 €
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