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(avec 15 photos d'Hortense VINET)
Le roman apparaît comme le portrait croisé de deux adolescents qui s'expriment tous les deux à la première personne en chapitres alternés. Elle a quinze ans et depuis le 29 juin – la date est donnée à la première ligne du texte – elle ne veut plus sortir de l'appartement qu'elle occupe avec sa mère. On est maintenant en août et elle n'a pas mis le pied dehors depuis plus d'un mois. Que s'est-il passé le 29 Juin ? On le saura plus tard mais on comprend vite que c'est en rapport avec sa tenue. Elle aime les minijupes et préfère se priver de sortir plutôt que de renoncer à s'habiller comme elle l'entend. Lui a dix-sept ans et passe ses journées à couper des branches, tailler des massifs et bêcher la terre. Le soir en rentrant du travail, il court autour de la cité. Depuis trois ans. Il court pour évacuer sa colère, pour rentrer fatigué, ne plus voir et entendre la violence de son père pour qui faire pousser des fleurs n'est pas un métier de garçon. Bien sûr, Dora et Charlie vont se rencontrer et c'est un trou dans un mur, celui de la photo de couverture, grâce à une belle trouvaille de l'auteur, qui va leur permettre de se rapprocher peu à peu, de jour en jour, de parler, de se comprendre Chacun va évoquer sa solitude, elle qui ne veut plus sortir et lui qui retarde toujours le moment de rentrer. Toi tu t'enfermes dedans et moi je m'enferme dehors. Chacun ses raisons j'imagine. Au fil de la lecture, on voit comment Valentine Goby s'est approprié les quinze photos d'Hortense Vinet, reproduites en couleurs : la cité, la vue par la fenêtre, le garçon qui court, le soleil derrière les nuages le trou dans le mur A la fin du livre, l'auteur évoque sa réception des photos et la naissance du texte, la photographe donne sa lecture du roman et la façon dont les photos ont été prises en compte. "J'aime la façon dont Valentine Goby les fait apparaître dans son récit ; qu'elles ne soient pas un décor à l'action des personnages, mais tissées dans leurs pensées, comme si le reflet du soleil sur un mur était un sentiment, un non-dit." Le résultat de cette rencontre photos-roman est un très bon livre
à conseiller aux ados qui refusent de se laisser dicter leurs choix par
les autres et se sentiront moins seuls en compagnie de Dora et Charlie. Serge Cabrol |
sommaire Jeunesse Thierry Magnier (Octobre 2013) Collection Photoroman 88 pages - 9,90 € Valentine Goby Bio-bibliographie sur Wikipédia Découvrir sur notre site un autre roman jeunesse du même auteur : Le voyage immobile Valentine Goby écrit aussi pour les adultes : Qui touche à mon corps je le tue Des corps en silence Banquises Kinderzimmer |
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