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Corinne HOEX


Valets de nuit



Une femme rêve… Elle a l’onirisme coquin. Pas de pornographie, ici, de vulgarité ou de sadomasochisme, mais un érotisme délicat, ludique, littéraire et non dénué d’humour. Chacun des trente-trois rêves est centré autour d’un homme défini par son activité : le pompiste, le maître-nageur, l’aviateur, le jeune abbé, le boucher, l’instituteur, l’astrologue, l’évêque… ou le tailleur qui déshabille au lieu d’habiller.

Chaque texte est précédé, en exergue, d’un court texte d’auteur (Hugo, Daudet, Giono, Racine, Corneille, Zola...) ou d’un extrait de poème (Verlaine, Rimbaud, La Fontaine, Vian...) pour nous mettre l’eau à la bouche. Ainsi pour le gardien de musée cet extrait de La moustache de Guy de Maupassant : « […] ne te laisse jamais embrasser par un homme sans moustaches ; ses baisers n’ont aucun goût, aucun, aucun ! Cela n’a plus ce charme, ce moelleux et ce… poivre, oui, ce poivre du vrai baiser. » Pour le toiletteur, ce sont quatre vers de Baudelaire : « De sa fourrure blonde et brune / Sort un parfum si doux, qu’un soir / J’en fus embaumé, pour l’avoir / Caressée une fois, rien qu’une. » Voilà qui met en appétit et il suffit de tourner la page pour plonger dans le rêve.

Il n’y a pas que les hommes qui intéressent notre rêveuse, certains objets jouent aussi un rôle non négligeable dans ses fantasmes comme le peigne du toiletteur, l’éponge du pompiste, la craie de l’instituteur ou la sacoche du facteur où, transformée en lettre, elle aimerait se glisser. « Quand ce soir, il terminera sa tournée, il me trouvera au fond du sac, toute frémissante. Ses doigts seront sur moi enfin qui m’ouvriront. »

Les métamorphoses nourrissent plusieurs songes. La belle endormie devient la forêt visitée par le chasseur, la vague qui se précipite sur le pirate ou l’eau de la fontaine qui rafraîchit le terrassier. « Il s’est penché. Il m’a souri, de ses yeux fauves et veloutés, en se mirant dans mon reflet. Il m’a prise dans ses mains, m’a soulevée jusqu’à sa bouche et j’ai senti ses lèvres et j’ai senti sa langue. Il m’a saisie encore, m’a projetée contre son torse. Et je me suis glissée tout le long de son cou, j’ai pénétré son maillot de corps, explorant chaque muscle, serpentant vers le nombril, ruisselant de plus en plus loin. »

Au fil de ses rêveries, elle croise de nombreux animaux : des pieuvres, des loutres, une mouche, une chatte, un éléphant de mer… mais pas de raton laveur. La rêveuse est joueuse et le lecteur se prend au jeu.

Amateurs de sensualité et de littérature, ce recueil est pour vous. Vous naviguerez d’un univers à l’autre de page en page et peu à peu vos propres fantasmes se mêleront à ceux de la narratrice. Ce livre peut devenir aussi un outil précieux pour un atelier d’écriture où chacun et chacune pourrait donner libre cours à ses vagabondages oniriques. Un joli cadeau pour éveiller l’imagination et titiller le désir…

Serge Cabrol 
(23/12/15)    



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Les impressions nouvelles

160 pages - 14 €





Corinne Hoex
vit à Bruxelles.
Elle a déjà publié une vingtaine de romans et recueils de poèmes.

Bio-bibliographie sur
Wikipédia


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