Nous retrouvons l’écriture poétique d’Ahmed Kalouaz et son engagement pour dénoncer les injustices, le racisme, la dictature, les exclusions…
Ne pas oublier ces hommes courageux qui se sont battus pour la liberté est essentiel dans un monde où malheureusement existent encore ces injustices, le racisme, la dictature, les exclusions…

Les camps d’extermination et les chambres à gaz ne sont pas « un détail » et Ahmed Kalouaz avec beaucoup de sensibilité nous rappelle à juste titre que le souvenir de ces horreurs et de toutes ces femmes et ces hommes qui ont combattu doit être entretenu auprès des jeunes : « Puis il a prononcé ce nom de Bartali, surnommé a-t-il dit, "Gino le pieux", coureur qui avait franchi en tête le col du Soulor, lors du Tour 1938, à l’époque où les mines de fer faisaient vivre beaucoup de monde dans la région. […]
– Gino était contre les idées de Mussolini. On l’a arrêté en novembre 1943 pour le traduire devant un conseil de guerre, ce qui signifiait qu’il risquait d’être fusillé pour désertion.[…]
Bartali faisait le tour des couvents où beaucoup de juifs se cachaient. C’est ainsi que dans la plus grande discrétion, Gino le pieux a participé au sauvetage de 800 juifs.
Et à la fin de la guerre, il a repris son vélo avec la même ferveur, pour remporter le Tour de France de 1948. »

Le rôle de la lecture et de la poésie se retrouve au fil des pages pour valoriser la rencontre avec les livres et le pouvoir essentiel des mots.
Beaucoup de respect aussi pour ce père qui ne savait pas lire et ces ados qui se plongent dans la lecture.
L’humanisme transparaît au fil des pages grâce aux histoires dans lesquelles nous sommes embarqués.

« Roger Bourgarel, les gens l’ont oublié, fut le premier homme de couleur à affronter sur un terrain de rugby les racistes de l’Apartheid, en Afrique du Sud, avec l’équipe de France. il était frêle comme un papillon au milieu d’une meute de géants. Beaucoup ne lui ont pas pardonné. Considéré comme un traître dans son propre pays, la Martinique, et un pestiféré là-bas, parce qu’un Noir osait venir fouler des pelouses et des lieux réservés uniquement aux Blancs. »

Le sport se situe au cœur des problématiques de la société et les différents parcours montrent bien le rôle que peuvent jouer les sportifs.

Les nouvelles courtes sont tout à fait adaptées au rythme rapide que désirent souvent les adolescents. Pas d’essoufflement car le recueil se lit avec beaucoup de facilité même s’il aborde des thèmes parfois douloureux mais l’espoir existe dans les capacités positives de l’humain.

Brigitte Aubonnet 
(02/05/15)