Dans ces deux livres extraits de la collection Mini Léon, on retrouve le petit caméléon,  mascotte de la maison d’édition.
Sur chaque double page figure le détail d’une toile de maître ainsi qu’une irrésistible illustration enrichie d’un commentaire poétique et drôle.
Au fil des pages, Léon s’amuse avec les peintures : tantôt il vole un brin de lierre arraché à la tête de « l’Hiver » d’Arcimboldo, tantôt il tire sur le ciel rouge du « Cri » de Munch pour le défaire ou se prépare un bon sirop de nuage en distillant « La Corde sensible » de Magritte.

Dans Monstres, Léon nous présente de bien étranges créatures sorties de l’imagination de peintres tels Bruegel l’Ancien, Redon ou encore Arcimboldo, balayant ainsi cinq siècles de peinture pour l’essentiel européenne.
Les commentaires de notre petit guide sont plein d’humour.
En fin d’ouvrage, des notes – expliquant notamment ce qu’est un nokken (Dans la mythologie nordique, le nokken est une créature qui vit dans les marres et les eaux stagnantes.) – éclairent le lecteur sur la démarche de Heinrich Füssli dans sa toile « Le cauchemar » et donnent des informations sur Jérôme Bosch et son univers si particulier.

Dans Nuages, Léon prend de la hauteur et présente au lecteur des nuages aux formes et aux couleurs aussi variées que possible.
Du « Cri » de Münch à « La Corde sensible » de Magritte en passant par « Falaise d’Etretat après l’orage » de Courbet, les nuages offrent une palette d’émotions subtiles, intenses et multiples.
Le texte est très poétique.
En fin d’ouvrage figurent des notes expliquant, par exemple, l’origine du tableau « Le Cri » de Munch ou encore la singularité de Klein (Yves Klein (1928-1962) invente le tableau qui ne comporte qu’une couleur, le monochrome. Il met au point un bleu outremer intense, l’International Klein Blue (IKB).

Ces notes, succinctes et claires, permettent de mettre en évidence les liens forts qui existent entre les peintres présentés et le thème général : les monstres pour les uns, les nuages pour les autres.
Elles présentent aussi un lien avec la littérature via une citation dans le thème : « J’aime les nuages… les nuages qui passent… là-bas… les merveilleux nuages. »  Le Splenn de Paris Charles Baudelaire.
Viennent ensuite un petit quizz, une devinette et un jeu faisant appel à l’imagination et à la création du lecteur.

Voici de très jolis petits livres pour se cultiver en s’émerveillant et en s’amusant : une ouverture intéressante et adaptée sur la peinture, faisant écho à la littérature.
Le tout écrit en français et en anglais.

Deux albums façon strip de BD, hauts en couleur, pour développer la sensibilité à l’art et l’observation chez les tout jeunes lecteurs.

Petits mais incroyablement forts !

Cécile De Ram 
(18/04/15)