Retour à l'accueil du site | ||||||||
La première partie La vie à Oradour donne la parole à Robert Hébras qui a vécu le massacre du 10 juin 1944 dans l’église d’Oradour-sur-Glane. Du village, il ne reste que six survivants : une femme, cinq hommes dont Robert, qui a perdu sa mère et ses deux sœurs, et à l’époque il n’était qu’un adolescent. Il est très dur d’être l’un des seuls rescapés : « "Refaites votre vie !" Refaire sa vie, mais quelle expression ! S’il y a bien une chose qu’on ne puisse pas refaire, c’est bien sa vie. On continue comme on peut. » « Sous l’histoire, la mémoire et l’oubli. Sous la mémoire et l’oubli, la vie. Mais écrire la vie est une autre histoire. » Paul Ricœur. « Comment se taire à l'heure de ceux qui réécrivent l'histoire. Comment se taire à l'heure des slogans affichés sans vergogne : 732, Poitiers... Ils t'en ont pas parlé ? ou bien Défends-toi, ici c'est chez toi et encore Leur culture ne doit pas remplacer la nôtre. Comment se taire, à l'heure où ils organisent des "apéros saucisson-pinard" ou lorsqu'ils distribuent aux SDF de la soupe au cochon, afin d'en priver ceux dont la religion leur interdit l'ingestion de viande porcine. Alternent les souvenirs de cette terrible journée et les efforts quotidiens pour continuer à vivre ainsi que des poèmes de Valérie Rouzeau et Lucien Jacques. De sang et de lait rend hommage à Elisabeth Eindenbenz : « Le château d’En Bardou sera une maternité de fortune. Par la grâce d’Élisabeth Eindenbenz, une jeune institutrice de vingt-cinq ans, du Secours Suisse en aide aux enfants victimes de la guerre en Espagne. De 1939 jusqu’à sa fermeture par les Allemands en avril 1944. Elisabeth permettra à plus de 600 enfants de naître dans cette maternité et, pour eux et leurs mères, de survivre à l’écart des camps de concentration. » Alicia est enceinte et n’imagine pas donner naissance à son enfant dans l’enfer du camp : Un jour, Élisabeth lui proposera de la suivre pour l’emmener dans une maternité. « D’un coup, le mot avenir te paraît à nouveau concevable. » « À la même heure, des bébés meurent aussi dans la Kinderzimmer du camp de Ravensbrück. » Valentine Goby a écrit un roman sur la maternité qui a existé dans ce camp de concentration, Kinderzimmer (Actes Sud, 2013), qui est aussi un poignant témoignage. Deux magnifiques textes de témoignages qui alternent avec des écrits poétiques et le récit de ces évènements monstrueux de la guerre où se côtoient l’horreur et la solidarité : Il est essentiel de ne pas oublier ces événements qui ont marqué le début du XXème siècle et d’en parler avec les jeunes, pour tenter d’endiguer les propos racistes et négationnistes qui s’enracinent de plus en plus actuellement et menacent nos démocraties. Brigitte Aubonnet |
sommaire Jeunesse Éditions du Pourquoi pas ? 112 pages - 9,50 € À partir de 13/14 ans
Bio-bibliographie sur Wikipédia |
||||||