Violette aimerait devenir poète ou écrivaine et elle participe à un Web-Atelier d’écriture animé par Lili. Ahriman, qui se présente comme éditeur, rejoint le site et propose d’aider Violette à progresser dans l’écriture. Pour cette dernière, c’est une aubaine. Elle apprécie beaucoup les conseils d’Ahriman ce qui irrite énormément Arnaud.

Une fête du site s’organise sur Paris où vit Ahriman. Lili et Violette doivent y aller ensemble mais Violette va s’y retrouver seule. Les parents de Lili ont refusé mais les parents de Violette parcourent le monde comme journalistes et la laissent très libre.
Tout ne se passera pas comme prévu et Violette se sentira très mal au retour de ce séjour. Le problème est qu’elle n’a aucun souvenir.

Les points de vue de Violette et d’Arnaud alternent de chapitre en chapitre.

« Elle a mis du temps à y parvenir, des jours et des jours car je crois qu'elle avait honte d'être tombée dans un piège aussi banal. Elle ne voulait pas que les gens sachent ce qui lui était arrivé. Une question de fierté et, surtout, d'intimité qui risquait de finir sur la place publique. Salie à ce point... L'horreur. »

Nous apprendrons ce qui s’est passé au fur et à mesure des souvenirs qui émergeront difficilement chez Violette car elle ne les supporte pas. « Après le choc, j'aurais voulu que tout se stabilise dans un caisson hermétique, une chambre condamnée de ma mémoire. Il ne fallait pas laisser cette chose se répandre avant d'avoir compris comment s'en défendre. Mais ça n'a pas marché. L'oubli s'est fissuré, a laissé surgir la scène. »

L’angoisse, le mal-être, la honte, la colère, l’image de soi complètement dégradée sont des sentiments très bien rendus. C’est un roman qui permettra aux adolescents de réaliser qu’il faut toujours rester très prudent avec les adultes même si ceux-ci présentent bien. Cela les guidera sur ce qu’il est essentiel de faire quand on se retrouve dans cette situation.  

« Une nuit en novembre... Je ne m'en suis pas sortie. Tout ce que j'étais de beau avant est devenu sec et friable. Je me suis transformée en reflet, une vague image sans consistance. Surtout... me faire oublier. M'anesthésier. Passer au-dessus. Sans consistance. Devenir inconsciente... Mais cette nuit, c'est différent. Je n'ai pas dormi et Arnaud non plus. On a parlé longtemps. Ensemble, on a réussi à comprendre que quelque chose pouvait encore être réparé. En tout cas, j'ai commencé à y croire et m'y suis accrochée.
Juste avant l'aube, dans le noir on s'est levés. »

Brigitte Aubonnet 
(13/08/20)