« Dans notre petite ville, on ne voyait pas souvent des étrangers, alors cet évènement occupait toutes les conversations.
Il y avait les "pour", comme mes parents, qui donnaient de leur temps pour aider ces pauvres gens.
Il y avait les "contre", qui disaient que c'était bien gentil, tout ça, mais qu'on ne pouvait pas accueillir toute la misère du monde ! »

Sybille et Ezima deviennent vite amies et jouent ensemble au jeu des trois sauts mais Blanche, la plus grande et la plus forte de l’école, impose sa vision des migrants : « Les migrants, c’est tous des voleurs. »

Sybille n’ose pas défendre Ezima et dire qu’elles sont amies. Elle a honte de son manque de courage.

« Ainsi, le reste de la semaine, Ezima et moi, nous avons joué au jeu de celles qui ne se connaissaient pas. […] Nous gardions nos distances. Moi, par lâcheté, n’osant pas révéler ma complicité avec "l’étrangère". Elle, par bonté, gardant le silence pour ne pas me gêner. »

Blanche cherche à entraîner tout le monde dans son rejet d’Ezima. Elle harcèle régulièrement Sybille pour l’obliger à penser et à agir comme elle.
Comment Sybille trouvera-t-elle le courage de s’opposer à Blanche ?

Voilà un très beau roman pour les lecteurs à partir de 8 ans. Plusieurs sentiments sont déployés avec beaucoup de finesse et permettent de lutter contre bien des idées reçues. Il est important de donner la parole à toutes celles et tous ceux qui luttent contre le racisme et l’exclusion. Ce roman est une belle occasion d’échanges fructueux avec les enfants.

Brigtte Aubonnet 
(05/10/20)