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Lilou est une adolescente qui pratique la gymnastique de haut niveau. Elle a commencé très jeune, puis elle a quitté Nice et sa famille à onze ans pour vivre au centre d’entraînement de Toulon, ne revenant à la maison que le week-end. Son objectif maintenant est clair : une médaille d’or aux prochains Jeux Olympiques. Pour Lilou le roman commence plutôt mal : Ses parents avaient une telle admiration pour Nadia Comaneci et ses médailles d’or de 1976, obtenant la note maximale de 10 à l’âge de quatorze ans, que la cassette vidéo a tourné longtemps sur le magnétoscope et que Lilou s’efforce depuis ses six ou sept ans de parvenir à cette grâce dont s’émerveille tant son père. Elle s’est tellement appliquée que ses progrès ont été rapides et réguliers. Elle a vite dépassé le niveau de Julia, sa sœur aînée, et de Margaux, sa meilleure amie, et à seize ans la voilà programmée pour une médaille aux Jeux Olympiques dans quatre mois. Du moins, jusqu’à cette chute aux barres, il y a deux mois et cette souffrance qui ne l’a plus quittée. Une simple talonnade, pensait-elle, une ou deux semaines de repos, un massage, une chevillière et elle oublierait. Mais la douleur qu’elle a tenté de cacher autant que possible ne veut pas céder. Et le médecin de famille vient de poser un diagnostic alarmant qui désole le père de Lilou. « Faudrait peut-être voir un autre médecin. [...] Il ne se rend pas compte de ce que c’est, de l’arrêter maintenant, juste avant les jeux. Il y a sûrement une autre solution… » Cette interruption dans le beau processus bien huilé qui se déroule depuis des années vient bousculer les attentes et les rêves de Lilou, de ses parents, de son entraîneur, de tous ceux qui connaissent son parcours, les sacrifices consentis depuis dix ans… Mais il vient aussi offrir à Lilou un temps de réflexion sur ses rêves et son quotidien. Pourquoi tous ces efforts ? Le plaisir extraordinaire des compétitions, l’ivresse des victoires, certes, mais tout le reste ? Les exercices sans cesse repris, les régimes, les déceptions, les défaites, les humiliations, l’isolement, l’incompréhension des autres... Ce roman permet une intéressante réflexion sur le poids des attentes parentales sur les choix des enfants, sur l’exigence inflexible des parcours d’exception, sur les difficultés des relations dans la fratrie (Lilou a aussi une petite sœur autiste et par moments la famille est exténuée), sur les rapports avec des entraîneurs autoritaires (et parfois pervers)… Heureusement, des rencontres positives vont l’aider à voir plus clair dans l’écheveau de ses pensées sombres et contradictoires, dans ses rêves et ses désirs, dans les véritables motivations de ses choix et de ses efforts, dans son regard sur ses proches, sur le monde et sur son avenir. Toujours faire mieux, certes, mais pourquoi ? Pour qui ? Pour aller où ? Nous avions beaucoup aimé La fille sous cellophane, voici une nouvelle preuve du talent de Marie Leymarie pour parler des ados et s’adresser à eux. Un parcours déjà riche d’une quinzaine de livres que nous continuerons à suivre avec beaucoup de plaisir et d’intérêt. Serge Cabrol (22/11/21) |
sommaire Jeunesse Syros (Septembre 2021) 256 pages - 16,95 €
Pour visiter son site : www.marie- leymarie.fr Retrouver sur notre site un autre roman de Marie Leymarie: La fille sous cellophane |
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