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Jean-Philippe TOUSSAINT


La disparition du paysage


Ce court texte-fiction a été imaginé et écrit par l’auteur pour une mise en scène au théâtre.
Avant de le publier, Jean-Philippe Toussaint l’a proposé au comédien metteur en scène Denis Podalydès – qui le lit et l'admire depuis longtemps – et lui a demandé d'imaginer une mise en scène pour le théâtre, condition sine qua non avant la publication de son texte.
Avec le metteur en espace Aurélien Bory, ils ont monté ce spectacle, interprété par Denis Podalydès, qui sera présenté aux Bouffes du Nord à Paris puis en tournée dès que la situation sanitaire le permettra. Une belle représentation du langage du corps et de l'espace...

Un homme est en convalescence à Ostende (Belgique). Victime d’un attentat et en fauteuil roulant, face à la fenêtre de la pièce dans laquelle il se trouve, au 6e étage d’un immeuble, il s’efforce, par sa vision du monde extérieur, de retrouver ses souvenirs sur les circonstances de cet attentat.
À travers ce cadre rectangulaire et sombre qu’est la fenêtre, il contemple inlassablement le paysage : la mer, la plage d’Ostende, le sable, le ciel, l’horizon et, au premier plan, le toit du casino, l’eau et la lumière, en somme la vie.
Et puis un jour, il aperçoit des êtres humains sur le toit du casino, avec des casques de chantier, des plans en mains, des engins… On surélève le bâtiment. Et son champ de vision va se rétrécir progressivement jusqu’à lui cacher complètement le paysage. Ses dernières hésitations et pensées s’amenuisent, avant l’oubli.
À travers la métaphore du casino, on comprend que l’homme est arrivé au terme de sa vie, tout s’évanouit, tout disparaît, et la mort, inéluctable, l’emporte.
Un texte très lucide sur les questionnements des origines de la vie et de la mort.
 

Nicole Martin-Caïdos 
(28/01/21)    



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Éditions de Minuit

(Janvier 2021)
48 pages - 6,80 €







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