Nous retrouvons Lina et ses amis que nous avons rencontrés dans le premier volume de leurs grosses bêtises, La limace volante
, où la maîtresse de leur classe de CM1, Mme Eulali, avait été victime d’un mauvais sort qui attirait sur elle toutes les catastrophes possibles. Heureusement, ils avaient réussi à identifier la sorcière et trouver la personne capable de mettre fin à ce terrible maléfice par un moyen que nous ne révèlerons pas ici mais dont les lecteurs fidèles doivent se souvenir…
Après les vacances de Février, la petite bande reprend le chemin de l’école où Mme Eulalie, délivrée de sa poisse chronique, se montre plus gentille que jamais. Serait-ce un nouveau sort jeté par la sorcière ? Est-ce vraiment embêtant qu’une maîtresse soit trop gentille ?
Pour Anton, c’est sûr :
« – Une maîtresse qui ne punit plus et qui est tout le temps calme et patiente, ce n'est pas normal ! […] Et puis, j'en ai marre qu'elle trouve mes E.I.P. [Expériences Ingénieuses et Poétiques] formidables. Je veux bien reconnaître qu'elles sont géniales, mais il faut quand même que ce soit un peu ennuyeux pour elle, sinon ça n'a aucun intérêt ! À quoi bon se creuser la cervelle si on ne risque plus rien ? C'est naze. […] Du coup, il n'y a plus de piquant, nos bêtises perdent de leur charme. »
Voilà un bon moteur pour une nouvelle aventure !
« Au fond, peu importait que la maîtresse soit trop gentille. Cela n'était qu'un prétexte pour chercher la fameuse sorcière. Occupation hautement passionnante bien sûr, dans laquelle nous nous serions jetés à corps perdu si seulement cette dernière n'avait pas été la mère d'Anton ! »
Parce que ça, c’est un véritable problème ! La petite bande a bien compris que c’est la mère d’Anton qui a jeté un sort à la maîtresse pour avoir puni son fils ! Mais Anton ne le sait pas ou refuse de l’admettre.
« – Ma mère appelle cela un déni de réalité, a poursuivi Sam, d'un ton plus désabusé que jamais. – C'est quoi ce truc ? a demandé Pablo.
– C'est une sorte de maladie de la tête. On a beau te dire que la pluie mouille, même si tu le constates parce que tu dégoulines, tu continues de penser que c'est faux.
– Oh punaise ! Je crois que ma sœur est atteinte de ce terrible mal, s'est exclamée Chloé. Elle est persuadée d'être plus intelligente que moi. »
Les six amis n’ont pas leur langue dans leur poche et leurs réparties ne manquent pas d’humour.
On ne s’ennuie jamais entre les rebondissements de leur enquête et le ton vif sur lequel les aventures sont racontées.
Et puis, il se passe toujours quelque chose de bizarre ou d’inattendu.
Ainsi, pour le carnaval, les élèves doivent choisir un déguisement pour participer au défilé de l’école dans la ville. Chacun cherche une idée plus ou moins originale mais cette année, Sam a placé la barre assez haut en posant sur sa chaise un écriteau sur lequel on peut lire : « Je suis l’homme invisible ». Et c’est vrai que depuis un moment, personne ne l’a vu. Est-il vraiment devenu invisible ? A-t-il eu recours à la sorcière ? Saura-t-il redevenir visible ? L’explication est beaucoup plus rationnelle et pas très flatteuse pour le pauvre Sam qui en a fait les frais…
Bref, un roman drôle et entraînant qui va beaucoup amuser les jeunes lecteurs curieux, heureux d’accompagner les six experts en grosses bêtises dans une enquête qui ne sera pas sans risque, évidemment, mais où l’humour l’emporte sur tout le reste.
Serge Cabrol
(23/08/22)