Les conquistadors, lors de la conquête de l’Amérique du Nord, introduisent le cheval en Amérique dès le seizième siècle. L’animal est adopté par les populations autochtones et transforme en profondeur leur mode de vie. Jusque-là épaulés par le chien dans leurs tâches quotidiennes, les Amérindiens peuvent, grâce au cheval, porter des charges plus lourdes, se déplacer plus vite et sur de plus grandes distances, et sont plus efficaces pour lutter contre les envahisseurs. Le cheval devient sacré pour ces cavaliers hors pair ; ils le nomment le « Grand-Chien », Tashunka dans leur langue.

L’héroïne de l’album, une fillette indienne, raconte l’arrivée par bateau du cheval sur le continent, sa liberté lorsque les hardes traversent au grand galop les forêts et les prairies. Elle narre leur capture par les hommes, la fuite du bel animal pour leur échapper, l’arrivée des poulains au printemps.
Elle dépeint avec admiration sa rencontre fugace avec un Grand-Chien, alors qu’elle observe la rivière Palouse, depuis le haut du canyon.
Désireuse de revoir le cheval mustang, elle reviendra chaque saison, jusqu’à ce que la chance se présente. Sa persévérance lui permettra d’adopter le cheval.

Les Illustrations, aux couleurs lumineuses, sont pleines de mouvement et de délicatesse.
Certaines d’entre elles ne sont pas sans rappeler les célèbres chevaux de Chagall peints sur le plafond de l’opéra de Paris.
Le texte et les illustrations forment un ensemble subtil et très poétique.

En fin d’ouvrage, se trouve une postface de Maurice Rebeix, spécialiste de la culture amérindienne, permettant au lecteur d’en savoir plus sur la nature des liens qui unissent les Indiens d’Amérique et leurs chevaux.

Voici une belle histoire d’amitié entre une fillette et un cheval.
Un livre pour s’enrichir et s’émerveiller d’un animal.

Un bel album, esthétique et culturel. Réussi.

Cécile De Ram 
(25/04/22)