Tous pour une ! Tiens, tiens, voilà un petit roman qui semble avoir un grand frère !
« – À l’époque de Louis XIII, la garde du roi, c’était un peu comme la police, explique Mme Mornoux. Comment s’appelaient ces gardes ? Quelqu’un le sait ?
– Les mousquetaires ! ... Il y a même un livre super célèbre qui parle de leurs exploits, Les Trois Mousquetaires, écrit par Alexandre Dumas. C’est pour cette raison que notre école s’appelle comme ça ! Leur devise, c’était Un pour tous, tous pour un ! »
La référence historique et littéraire est explicite pour ce roman jeunesse on ne peut plus actuel.
Ici, pas de capes ni d’épées, mais des valeurs fortes à défendre.
La couverture annonce la couleur... la bande des trois affiche sa mixité.
Un garçon, deux filles, une cour de récréation, des jeux, des discussions houleuses... Que se passe-t-il ?
Nancy Guilbert et Léonie Koelsch entraînent leurs jeunes lecteurs dans une histoire passionnante, où se joue la capacité du vivre-ensemble.
Le récit est à hauteur d’enfant, plein d’humour, de légèreté et de modernité. Les illustrations sont colorées. Elles expriment tout en finesse les symboles, les sentiments.
L’aventure a pour cadre l’institution scolaire. Un milieu que l’autrice connaît bien.
Les enfants y font dès leur plus jeune âge l’expérience des joies et des contraintes, des réussites et des échecs, de la fierté et de l’humiliation, de l’harmonie et de l’injustice.
Or l’injustice, Imany, petite fille de 9 ans, elle ne la supporte pas !
Dotée d ’une forte et attachante personnalité, son intelligence, sa curiosité, son empathie font d’elle une excellente camarade.
Une camaraderie qui l’unit aux autres et qui donne à son courage naturel le petit coup de pouce supplémentaire pour agir coûte que coûte pour le bien de tous... et de toutes !
Elle va donc mener avec douceur et courage rien de moins qu’une révolution : grâce à elle le ballon de la discorde deviendra le moyen de faire tourner le monde plus rond.
Un monde où filles et garçons sont équivalents.
Un monde où l’humour et le respect l’emportent sur la violence et le mépris.
Un monde où chacun peut donner librement son opinion.
Un monde de justice, d’égalité et d’épanouissement.
Avec un tel programme, nous sommes sûrs que la jeune Imany serait adoubée par d’Artagnan, maître honorifique des lieux. Car après tout, pourquoi ces fiers et fringants mousquetaires seraient-ils exclusivement masculins ?
Catherine Arvel
(25/04/22)