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Dans ce livre constitué d’une trentaine de textes de quelques pages, il est beaucoup question d’écriture, de poésie et d’édition. On y suit le parcours à la fois cohérent et hétérogène d’un homme qui a été selon les périodes, enseignant (Freinet), militant (pédagogique, politique, associatif), élu de la République (maire, conseiller régional, président d’une ville nouvelle) sans jamais cesser d’être poète. Un parcours commencé dans la misère, ce qui a ensuite orienté ses prises de position et ses actions au service de la ville. « On cherche un logement : comme on n'en a pas trouvé on s'en est fait un. On a agrandi La Baraque de Mémère. Maintenant on est au moins quatre familles à vivre dedans, peut-être plus, ça change tous les jours. On entend tout ce que les autres font. Tout, même ce qu'on ne comprend pas. Souvent ça crie. » Roland Nadaus évoque son passage par l’enseignement grâce à l’ascenseur social de la République et notamment la façon dont il a vécu Mai 68 comme professeur dans un collège de Magny-en-Vexin. L’ambiance n’avait rien à voir avec celle du Quartier Latin mais quand on est militant dans l’âme, on milite partout. Cette partie est un beau témoignage sur le militantisme en zone rurale. Dans ce livre où la poésie occupe la plus grande place, Roland Nadaus ne se prive pas de parler politique, de son admiration pour Michel Rocard malgré son étrange silence en fin de vie, son respect pour le préfet Érignac qui fut en poste dans les Yvelines avant son funeste destin en Corse, sans omettre les coups bas, les lâchetés, les calomnies qui ont émaillé sa vie d’élu socialiste… Mais il évoque aussi son combat permanent pour la poésie dans la ville et notamment ce « Chemin des poètes » créé à Guyancourt, un itinéraire reliant les rues, les places et les bâtiments portant le nom d’un poète « dont beaucoup de vivants encore... à l’époque ». Auteur d’une quarantaine de recueils de poésie (et de nombreux autres ouvrages), Roland Nadaus aborde ses relations avec les éditeurs et les revues, et cite les poètes qu’il a lus et aimés (Saint-Pol-Roux, notamment) et ceux qu’il a rencontrés, qui l’ont encouragé comme Philippe Soupault ou André Breton. En prélude et en conclusion, l’auteur parle de son rapport à la religion, à la foi, anticlérical mais plein d’interrogations (y compris sur la "Vie Éternelle"). Nous avons rencontré Roland Nadaus pour la première fois il y a une trentaine d’années à l’occasion du jury du Prix de poésie Emile Snyder qu’il a créé à Saint-Quentin-en-Yvelines, nous avons été séduits par le lien très fort qu’il a toujours établi entre la poésie et le reste de ses activités, nous avons publié son portrait dans le numéro 4 d’Encres vagabondes (revue papier) en 1995 et nous sommes ravis de retrouver aujourd’hui dans Le miroir amnésique tous les éléments de ce parcours hors norme, de cette détermination qui ne s’est jamais démentie, de cette fidélité inébranlable à la poésie et aux poètes. Ce recueil donnera à beaucoup de lecteurs l’envie de se plonger dans les œuvres précédentes de l’auteur, le choix est large et les titres alléchants : Je ne tutoie que Dieu et ma femme, Lettre à Saint Glinglin, Le sentiment du pas grand-chose, Confessions d'un whiskymane français…Serge Cabrol |
sommaire Poésie Éditions Henry 132 pages - 12 €
Bio-bibliographie sur Wikipédia Découvrir sur notre site : un portrait de Roland Nadaus et plusieurs de ses livres : Les grandes inventions de la préhistoire La Guerre des Taupes Devine d'où je t'écris ? Confessions d'un whiskymane français Prières d'un recommençant Un cadastre d'enfance |
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