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Le visage d’ange de Lou, la narratrice, cache bien son jeu. C’est une casseuse. Elle affronte la police avec Yannis qui lui donne le courage qui lui manque. Sa rage date du jour où elle a assisté à la violence gratuite des CRS envers un manifestant très calme, la cinquantaine, venu en couple à une manifestation. Quand les CRS préviennent qu’ils vont faire usage de la force, Lou répond : pas de problème, on est prêts. Chaque camp déploie son arsenal : LBD 40 contre boules de pétanque, canons à eau contre une pluie de pavés. En pleine bagarre, Lou est attrapée par un CRS et s’apprête à affronter la douleur mais l’agent se penche sur elle, relève sa visière et Lou reconnaît son voisin Monsieur Vincent. Elle a passé plein d’après-midi avec ses filles dans son jardin. « Monsieur Vincent et moi, on se toise, abasourdis au milieu de l’agitation. Depuis qu’on s’est reconnus, aucun de nous n’a bougé. » Les souvenirs lui reviennent en trombe, des souvenirs d’enfance, et de longues minutes passent les yeux dans les yeux à se scruter pour décrypter le cerveau de l’autre. Et dans le cerveau de Lou, le doute s’installe. Pourquoi opte-t-on soudain pour la violence plutôt que la tendresse ? Yannis tient la culpabilité à distance alors que Lou n’est pas fière de ses habits noirs face à Monsieur Vincent. Elle sait que les flics les provoquent mais ils ne sont pas les seuls. Un texte très émouvant, écrit avec un ton, un style, un vocabulaire très proches du langage des « jeunes d’aujourd’hui », qui oblige à réfléchir à ce qui légitime – ou pas – la violence. Nadine Dutier |
sommaire Jeunesse Actes Sud Jeunesse Collection d'une seule voix (Avril 2023) 80 pages - 11,50 € À partir de 14 ans
Bio-bibliographie sur son site : mariecolot.com Retrouver sur notre site un autre livre de Marie Colot : Eden fille de personne |
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