Mon monstre du placard n’aime rien chez lui !
Non mais tu te rends compte ? Quand il se regarde dans le miroir, il trouve toujours ceci trop gros, ou cela trop petit, à l’écouter on dirait que rien ne va !
Mais moi je le trouve trop choupinou, mon drôle de monstre.
Non, vraiment, je dois lui montrer que ça n’a aucun sens !

Un petit garçon nous parle de son monstre du placard et détaille tout ce que celui-ci n’aime pas chez lui. Et la liste est longue.
Il déteste son nez et ne voit bien entendu que lui. Ce nez pourtant si précieux pour sentir les bonnes odeurs de chocolat au moment du goûter.
Il déteste ses lunettes qui lui permettent pourtant de voir le monde en grand.
Il n’apprécie pas non plus ses fesses, certes différentes de celles qu’on peut voir dans les magazines qui imposent les canons de la mode. Elles lui permettent pourtant l’essentiel : s’asseoir !
Et tout y passe : ses pieds trop petits, ses cornes trop petites elles aussi, ses poils trop abondants, ses dents trop pointues, sa taille, sa voix, son poids, ses mains…
Tout chez lui est prétexte à se haïr.
Ce soi-disant monstre n’en a pourtant que le nom. Il est en réalité doux et bourré de qualités.

Ce monstre du placard n’est autre que le petit garçon lui-même qui se regarde comme tel, ne se reconnaissant pas dans l’image que lui renvoie le miroir, ne s’aimant pas.
Dans l’histoire, cet adorable monstre permet au narrateur de faire un pas de côté pour parler de ses complexes, de ce désir de répondre à des « normes », de ressembler trait pour trait à d’autres alors que notre richesse réside dans notre singularité.

Les illustrations sont irrésistibles. Colorées et fourmillant de détails amusants, elles mettent en scène un monstre du placard attachant et très tendre.

Voici un bel album, comme une baguette magique, pour transformer en atouts tout ce que nous détestons chez nous.

Un album drôle et réconfortant pour apprendre à s’aimer et à se faire confiance.

Cécile De Ram 
(18/10/23)