Chaque oiseau est abordé selon ce qui le distingue. Ainsi le pouillot véloce,
l’observateur méticuleux, le scruteur d’écorce
« Toi qui sais comment se cachent les insectes,
comment certains percent le bois pour s’y loger
Comment d’autres s’enroulent dans les pousses fraîches »

Mais l’observatrice ne reste pas neutre, elle s’inquiète pour ses protégés.
« La grande déchiqueteuse est de retour, […]
elle coupe, arrache sans pitié
Toi l’âme des charmilles et des noisetiers,
Puisses-tu abriter ton nid et ta pitance »

Et encore dans A l’absente et regrettée cisticole à sonnette ;
« Je me souviens de ton chant rond, et de ta réponse aux criquets.
Je ne savais pas que l’année suivante
Et toutes celles du reste du monde seraient sans,
Je ne savais pas que tu vibrerais désormais au-delà. »

Les peintures à la gouache illustrent chaque oiseau avec précision, dans leur attitude favorite. Leur chant est également présent comme ici pour la mésange charbonnière ;
« A proximité, toujours présente
Tsitsit lulu   tsutsut lulu
Ritournelles entêtantes
Tsitsit lulu   tsutsut lulu
Annonciatrices de printemps
Tsitsit lulu   tsutsut lulu »

L’autrice trouve les mots pour décrire l’oiseau en vol, ses voltiges, ses piqués, sa maîtrise et sa grâce. Elle dit aussi tout le petit monde nourricier, tous les susurrements, les bruissements, les craquements. Un monde bien plus peuplé qu’on ne l’imagine qui prend vie au fil des pages.

L’album se termine par l’évocation de la migration, la grande traversée qui s’adresse peut-être autant aux enfants qu’aux oiseaux migrateurs.
« Garde le cap, ne cesse pas d’espérer.
Je te souhaite le meilleur à ton arrivée. »

Nadine Dutier 
(21/07/23)