Après La chambre de Milena Jesenskà, Filip Forgeau donne voix à une autre femme engagée.

Soizic Gourvil interprète merveilleusement, seule en scène, le rôle de Rosa Luxemburg, née en 1871, femme courageuse qui a milité toute sa vie, a cru à la révolution pour créer un monde nouveau, a vécu la montée du fascisme et la guerre. Elle a consacré sa vie à défendre ses idées et à combattre la montée du nationalisme.

La mise en scène crée une ambiance très forte et émouvante en alternant les conditions terribles de la mort de Rosa Luxemburg à Berlin en 1919  avec l’évocation des différentes époques de sa vie, son enfance, sa vie de femme amoureuse, sa vie de femme militante.

Le phrasé de Soizic Gourvil met le texte en valeur dans toute sa poésie, son rythme et sa mélodie. Des retours en arrière, des reprises du texte sonnent comme une ritournelle de terreur ou d’espoir.

« Ce que j’ai sur le cœur, je l’ai sur les lèvres », disait Rosa.

« Sa vie durant, Rosa Luxemburg n'a eu de cesse de dénoncer les nationalismes et la dérive guerrière jusqu'à son cruel assassinat — le crâne défoncé à coups de crosse et son corps jeté dans un canal — le 15 janvier 1919. Bertolt Brecht, jeune poète de 21 ans écrivit alors : "Rosa-la-Rouge a disparu. Elle avait dit aux pauvres la vérité. Et pour cela les riches l'ont assassinée"... »

C’est un très beau moment d’écriture théâtrale où l’harmonie de la mise en scène et de l’implication de la comédienne rendent un bel hommage à Rosa Luxemburg femme de courage et d’idéal. Idéal qui devrait motiver notre engagement à tous pour défendre la liberté toujours mise en danger de nos jours.