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Mère Teresa
Ombre et lumière



de
Joëlle FOSSIER



Épopée d’une sainte à l’Artistic Théâtre

Prix Nobel de la paix, Mère Teresa est une icône, et il fallait oser venir habiter la peau de cette femme, minuscule par la taille, mue par une foi et une force mentale inflexibles au service des plus démunis.

Mère Teresa, née en Albanie en 1910 dans l’empire Ottoman, est, enfant, une petite fille amoureuse de son papa si aimant à son égard ; un papa qui est allé partout dans le monde et une maman, si aimante elle aussi, qui l’initie à la générosité et à la charité dans le cadre de la religion catholique.
Elle a neuf ans lorsque son papa décède d’une crise cardiaque.
À l’âge de dix-huit ans, elle rejoint une communauté missionnaire en Irlande avant de prendre, quelques mois plus tard, le bateau à destination de Calcutta qu’elle ne quittera plus jamais. Autorisée par Pie XII à s’engager en tant que missionnaire, elle accomplit, au fil des décades, un chemin vers la lumière guidée par la foi auprès des plus pauvres.

Sur le plateau, conçu comme lieu d’évocation, Catherine Salviat (excellente) s’empare du personnage de Mère Teresa avec bonheur. Debout ou assise sur une chaise, elle capte le « flux de conscience » propre au cheminement de la sainte canonisée qui,  par sa voix, exprime avec une grande simplicité, tout ce qui lui passe par la tête. On mesure toutes les situations qui constituent le rôle de ce  petit soldat de l’Eglise et combien il faut de brio pour les accomplir.
Ainsi, lors de l’indépendance de l’Inde, les hommes se massacrent entre eux. Les bébés abandonnés sont dévorés par la vermine. La misère explose ! La perplexité envahit la conscience de la future sainte. « Où est donc passé mon Dieu si aimant ? »
La foi de Mère Teresa vacille. Son cœur est douloureux, impuissant, découragé devant autant de misère, qu’elle continue d’endiguer en réalisant, au mieux qu’elle le peut, avec l’argent qu’elle recueille, dispensaires, écoles et autres mouroirs.
Jean Paul II, lors d’une confession, l’aidera à retrouver sa foi face à la traversée des épreuves et la béatifiera, après sa mort, en 2003.

Pascal Vitiello a conçu une scène dépouillée d’artifices. Seul, le sari bleu et blanc de la missionnaire accroché à un porte-manteau et un écran de rideaux où sont projetés des vidéos de l’Inde. Comme pour sa mise en scène de Comtesse de Ségur née Rostopchine, que nous étions allés voir au théâtre Comédie Bastille, il sait faire respirer son personnage dans un décor minimaliste où le plateau, à peine habillé, donne immédiatement un sens au texte et une limpide compréhension aux spectateurs.
Joëlle Fossier, de son côté, a un penchant pour les destins extraordinaires, puisque cette figure de Mère Teresa fait partie d’un triptyque composé de deux autres destins universels, Comtesse de Ségur et Sarah Bernhardt.

 À l’heure où notre humanité, à la démographie si galopante, est bouleversée d’incertitudes, qu’il est bon de s’entendre conter les épisodes d’une vie, à la fois  simple et complexe, mais si lumineuse tant elle est animée par l’amour à l’égard de l’autre.

Patrick Ottaviani 
(16/04/16)    



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Une loge
pour le strapontin












Artistic Théâtre

45 bis rue Richard-Lenoir
75011 Paris

Métro : Voltaire

Réservation
01 43 56 38 32





Avec
Catherine Salviat

Mise en scène
Pascal Vitiello

Assistant à la mise scène
François Raüch de Roberty

Lumières
Mathieu Nenny

Vidéos
Bruno Baccheschi

Costume
Brigitte Demouzon