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Jacques-François PIQUET

Qui d'autre ?



La pièce est pensée pour un seul couple de comédiens, mais elle peut éventuellement être jouée par deux couples (voir notamment scène 7) dont on soulignera alors les ressemblances.

Les noms de famille des protagonistes — Quenemarch et Quénemarch — ont la même orthographe à l'exception d'un accent aigu pour le deuxième. En revanche, la prononciation diffère : Quennemarche pour l'un, Quouénmar pour l'autre. Le couple 1 tient à cette distinction ; le couple 2 se satisfait d'une prononciation neutre, à savoir: Quennemar.


(Avant-propos de l’auteur)



Nous éprouvons une sensation troublante en découvrant les Quenemarch un couple qui s’interroge sur la disparition de leurs voisins. Le malaise est dû au fait que peu à peu leur dialogue évoque des moments dramatiques : des bruits de trains lancinants et menaçants, des hommes qui viennent frapper à la porte en demandant où vivent les voisins, les Quénemarch, les aboiements de chiens bien inquiétants… Un étrange sentiment qui nous rappelle de bien douloureuses périodes de guerre.

Le couple éprouve un sentiment de culpabilité vis à vis de leurs voisins qu’ils n’ont guère soutenus, leur disparition ne les a pas inquiétés et ils ont même occupé leur appartement car ils se sentaient à l’étroit dans le leur avec leurs deux enfants.

Ce texte renvoie aux interrogations et aux sentiments de chacun face aux souffrances qui nous entourent et aux menaces qui se profilent. Sommes-nous assez attentifs aux signes avant-coureurs des drames ? Un texte tout à fait d’actualité au moment où beaucoup d’acquis sont remis en cause, où tant de décisions très bizarres et dangereuses pour l’avenir sont prises ? Réagissons-nous assez ? Ne sommes-nous pas trop passifs au moment où il est encore temps d’agir ? Ne sommes-nous pas coupables de ne pas nous opposer clairement et violemment aux atteintes à la liberté, au droit d’asile, au droit aux soins, au logement… ? Faut-il attendre comme ce couple ?

Une pièce de grande portée que celle que nous offre Jacques-François Piquet. La littérature est là pour nous aiguillonner :
« Pourquoi tu dis ça ? On ne s’en fout pas, nous. Mais on ne peut pas non plus se sentir coupable pour quelque chose qu’on n’a pas vu venir… ou, si tu préfères, qu’on pourrait dire ne pas avoir vu venir ! Quant à ce qui restait dans l’appartement, tu sais très bien que ça n’avait pas beaucoup de valeur… »

Brigitte Aubonnet 
(21/03/08)      



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Le Bruit des Autres

80 pages, 10 €





Site de l'auteur :
www.jfpiquet.com



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