Les deux adolescentes, confrontées aux transformations liées à l'adolescence, frôlent la mort. Elles vont se rencontrer au lycée puisqu'elles sont toutes les deux en terminale et préparent leur bac.

Vanessa lit beaucoup et intervient en classe face aux professeurs qui n'apprécient pas toujours :
"Vanessa cite un certain Bataille.
– D'après Bataille, l'homme qui a son sens dans son action en dehors de lui-même est un outil. L'ouvrier est un outil dans la main du patron, comme le marteau dans sa main. N'est souverain que celui qui a en lui-même son propre sens !"

Ce roman explore la rencontre entre deux milieux socio-culturels différents. Elise se rebelle contre son milieu qui organise des rallyes : "Le rallye est une institution pour ces filles de la haute bourgeoisie, un bon moyen de confirmer quelques relations utiles, de flirter dans son milieu, et pourquoi pas d'y rencontrer son futur mari. Les parents apprécient ce genre de soirées qui encadrent efficacement les sorties de leurs filles."

Faim de vie est aussi l'occasion de revisiter cette période 68-69 riche sur le plan politico-philosophique, sur la remise en cause des carcans de toutes sortes, sur le droit à la liberté. Le culturel n'est pas oublié puisque le théâtre est omniprésent au fil du roman.

L'écriture claire de Marie-Florence Ehret mêle l'intime de deux adolescentes à la vie sociale d'une époque pour resituer les fondamentaux : donner du sens à sa vie et retrouver toutes les valeurs humaines et culturelles qui structurent les êtres.
Un roman à l'écriture fluide, chargé de tous les espoirs de l'adolescence.