Imaginez un monde sans amour, un monde sans savoir ni arts, un monde sans rêves. C’est la malheureuse expérience que fit un jour la Terre.
Il y a longtemps de cela, une petite fée oubliée de tous, s’ennuyait.

Hélas, trois fois hélas,
personne ne pensait plus à elle.
Sachez que c’est un grand malheur !
Car les fées, quand les hommes
ne croient plus en elles, n’ont
plus de rêve à réaliser,
plus d’espoir à combler…
Plus de raison d’être.

Abandonnée, délaissée, ignorée, elle erre, chevauchant des nuages, observant passivement la Terre tourner. Jusqu’à ce qu’un jour, son regard se tourne vers d’autres astres.
La Lune, qu’elle ne veut plus quitter ; Saturne à l’anneau si parfait ; le Soleil qui la réchauffe et la rend heureuse ; Vénus, dont elle tombe amoureuse.
Et, pour profiter chez elle des bienfaits de ces précieux astres, d’un coup de baguette magique, elle se les approprie, les emporte, les jette dans son coffre à jouets.
Vous connaissez la suite.
Sur la Terre, c’est la panique, le chaos absolu. Les habitants, privés de l’essentiel, s’abêtissent et laissent émerger ce qu’il y a de plus noir en eux.

La petite fée, prenant le temps de regarder vers la Terre, s’aperçoit de la décadence de l’humanité. Réalisant après coup ses erreurs, elle restitue les planètes dérobées. Tout redevient alors comme avant. Et, afin qu’elle ne retombe pas dans l’oubli, un roi philosophe va lui proposer de garder sur elle de la poussière d’étoiles. Ainsi, lorsqu’elle s’ennuiera, elle pourra s’amuser avec, provoquant des traits de lumières dans le ciel des nuits terrestres.
C’est la raison pour laquelle nous faisons des vœux quand nous voyons des étoiles filantes…

Le texte, rythmé, accompagne de belles illustrations, graphiques et poétiques où la couleur prend une place particulière, guidant le rêve, structurant la pensée, amenant le lecteur à réfléchir sur l’importance, pour permettre à l’humanité de rester digne de son nom, de préserver ses valeurs et l’équilibre naturel qui l’entoure.

Voici un bel album, philosophique, tout en harmonie, onirique et esthétique.
Un album essentiel.

Cécile Cohort 
(16/10/24)