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Yrsa SIGURÐARDÓTTIR


Le silence


Dans le sixième volume de cette série islandaise, nous retrouvons les personnages récurrents : Freyja, psychologue pour enfants, et Huldar, enquêteur à la brigade criminelle de Reykjavik. La brigade est dirigée par Erla, une femme autoritaire et très exigeante envers elle comme envers les autres. Enceinte et proche du terme, Erla refuse qu’on s’apitoie sur son sort et elle rembarre tous ceux qui osent évoquer sa grossesse.
Freyja, qui était directrice d’une "maison des enfants", a accepté de quitter son poste pour devenir psychologue conseil auprès de la police afin d’améliorer la communication entre la police et les services de la protection de l’enfance. Elle est nommée dans la brigade de son amant Huldar et ils vont s’efforcer de garder leur liaison clandestine. Face à Erla, Freyja va devoir faire preuve d’initiative et de patience pour trouver sa place dans l’équipe. Les relations entre les membres de la brigade sont pour beaucoup dans l’atmosphère du roman.

Côté intrigues, le lecteur est gâté parce qu’il y en a plusieurs qui vont bien sûr se croiser mais toujours de manière inattendue avec beaucoup de surprises et de rebondissements. Quand on a le sentiment de toucher au but dans une enquête, tout s’effondre et il faut repartir sur de nouvelles pises. On n’a pas le temps de s’ennuyer, chaque chapitre apporte sa dose de suspense et de remise en question. On doit se méfier en permanence des conclusions hâtives.

Dès le prologue, on est confronté à l’enlèvement d’un bébé. Un couple homosexuel, Númi et Stebbi, a obtenu la possibilité d’une paternité grâce à une mère porteuse. Mía est dans son landau sur la terrasse.  Quand Númi entend un bruit inhabituel dans le babyphone, il se rend sur la terrasse.
« Il souleva doucement la couette. Il lui fallut un peu de temps pour prendre toute la mesure de ce qu’il y avait dessous. Le bébé avait le teint gris, les lèvres gercées, les yeux grands ouverts, secs et vitreux, il était mort. Et cet enfant mort n’était pas Mía. »
Voilà qui met bien dans l’ambiance.
Qui a remplacé la petite fille par un bébé mort et pourquoi ? On mettra longtemps à comprendre…

Onze ans plus tard, le roman commence et la brigade criminelle découvre dans le coffre d’une voiture le corps démembré d’une jeune femme. Tous les morceaux sont là, dans des sacs plastique, sauf la tête. L’enquête ne va pas être simple…

Parallèlement, on voit des parents effondrés par la mort de leur fille, victime de la rougeole alors que la maladie a été quasiment éradiquée en Islande grâce à la vaccination. Le père, fou de colère, veut absolument retrouver celui ou celle qui a contaminé sa fille. Il retrace toutes ses rencontres et tous ses déplacements pendant la période où elle a attrapé le virus. Il recherche la personne malade ou non vaccinée qui a approché sa fille. Il est prêt à tuer pour venger sa fille et exorciser sa colère.

Quels liens relient toutes ces histoires ? C’est ce qu’on va découvrir au fil des chapitres en accompagnant les enquêteurs dans leurs recherches et leur interrogatoires, leurs réflexions et leurs suppositions. Yrsa Sigurdardøttir mêle avec talent l’émotion et la violence, l’humour et la gravité. On ne s’en lasse pas et, même, on en redemande. À suivre…

Serge Cabrol 
(02/10/24)    



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Noir & polar







Yrsa SIGURÐARDÓTTIR,  Le silence
Actes Sud

Collection Actes Noirs
(Septembre 2024)
400 pages - 23,50 €

Version numérique
14,99 €


Traduit de l’islandais par
Catherine MERCY
&
Véronique MERCY





Yrsa Sigurðardóttir
née en 1963 à Reykjavik, a publié une vingtaine de livres pour la jeunesse
ou les adultes.

Bio-bibliographie sur
Wikipédia



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