Parfois, quand je peux, je colle mon oreille contre le sol : j'entends des milliers, des millions, des milliards de bruissements, comme si tous les insectes du monde s'étaient donné rendez-vous.
– On mange.
Mes pieds s'enfoncent dans la terre. Mes cheveux flottent.
Je me dresse et tends le cou : c'est le soir. Il n'y a plus de bruit autour de moi. Que la bise du vent contre mes paupières closes. Je suis le silence complet.

Mais après l'hiver vient le printemps et sa ribambelle de renaissances. A l'image d'une plante qui s'épanouit, l'adolescente renaît, entre en contact avec le monde qui l'entoure. Les mues successives qui l'accompagnent la fragilisent et la rendent plus forte à la fois.

Vincent Cuvellier nous brosse ici un tableau très poétique des transformations qui s'opèrent durant cette période de grande vulnérabilité qu'est le passage de l'enfance à l'adolescence.

Le texte, tout en finesse, juste, métaphorique, est agrémenté d'illustrations douces, pastel, également très poétiques.

Voici une belle fable sur l'adolescence, traitée avec originalité et beaucoup de douceur.

Cécile De Ram 
(29/01/13)