Nous partions pour la journée avec des sandwichs que nous mangions sur une prairie ou au bord du lac. Souvent, Mathilde te demandait d’emporter ton violon, et tu jouais pour les vaches qui t’écoutaient, la tête inclinée, avec des yeux doux sous leurs longs cils blancs. Le soir, tu trouvais encore la force de jouer pour Mathilde dans le jardin, au milieu des légumes de l’oncle Fred, qui battait la mesure avec son pied abîmé.

Mathilde qui s’est jointe à eux cet été là serait-elle à l’origine de la brouille ?
Pas si sûr. Une promenade en montagne qui tourne mal va les éprouver rudement. Que va-t-il rester ensuite de leur amitié ?

Florian, au travers d’une suite de mails adressés à Charles, va remettre dans leur contexte les éléments de la discorde, permettant à chacun de prendre de la distance, du recul, et peut-être de pardonner.

Le texte, très beau, fait émerger les sentiments éprouvés par les deux adolescents : jalousie, amitié, fidélité, abandon et pardon se mêlent avec force et passion.
Les mots, la parole, montrent ici toute leur puissance face à ce qui semble irréparable.

Voici un roman très fort sur le thème de l’amitié, tout en nuances, plein de délicatesse, de sensibilité et de discernement.
Un roman intelligent  dont il serait dommage de se passer.

Cécile De Ram 
(21/04/15)