Personne ne sait pourquoi Chloé ne veut plus parler. Elle a perdu sa langue...
Pour surmonter ce manque, elle décide d’aller en acheter une nouvelle.
Mais où peut-on bien trouver une nouvelle langue ?
L’épicier n’en a pas en rayon.
Peut-être l’a-t-elle donnée au chat ?
à moins que ce soit un cheveu sur la langue qui l’empêche de parler. La visite chez le coiffeur ne donne pas plus de résultat.
Le docteur peut-être... Non, il ne voit rien de bizarre mais lui rappelle une expression populaire : « Pensez-y mademoiselle... On met sa langue dans sa poche quand on n’ose pas dire quelque chose d’important ! »
Tout ça ne l’aide pas beaucoup...

Finalement, elle rentre à la maison où sa maman est toujours seule et triste depuis le départ de son mari. C’est là que Chloé retrouvera sa langue...

Un très beau texte, plein d’humour et de tendresse, dont les expressions figurées autour de la langue prises au sens propre amuseront beaucoup les enfants. L’histoire de Chloé permet de leur rappeler combien il est essentiel de dire les choses importantes et de ne pas les garder au fond de sa poche.

Les dessins de Bruno Liance accompagnent parfaitement cette histoire. Essentiellement en noir et blanc avec juste un ou deux éléments en couleur. La pluie verte comme les traces de pas, un mur violet, les joues roses de Chloé. Ces notes de couleurs se réchauffent au fur et à mesure qu’avance l’histoire pour terminer sur un fond d’image rougeoyant très chaleureux. Les expressions et attitudes des personnages, y compris le chat, sont pleines d’humour en contrepoint de la tristesse de Chloé et de sa mère. La description des images où tous les détails jouent leur rôle permettra de dire et faire dire aux enfants plein de choses qu’ils ne doivent surtout pas garder au fond de leur poche...

Un bel album qui permet de jouer avec les mots tout en offrant une superbe occasion de parler des sentiments et de la difficulté qu’on éprouve parfois pour les exprimer. Les jeunes lecteurs le reliront ensuite avec beaucoup de plaisir et d’intérêt.

Serge Cabrol 
(06/12/16)