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Un bien étrange livre de poésie que celui-ci. Un ouvrage écrit à quatre mains en toute affinité entre Jean Chatard et Jean-Claude Tardif. Tout dans l'inspiration et la forme les distingue, Jean Chatard avec sa poésie assez classique formellement « qui exhausse le réel jusqu'à le rendre fantastique » comme l'écrit son compère dans la postface, face à la poésie du réel et du quotidien de Jean-Claude Tardif « créateur avec lequel la tolérance sonne juste » comme l'écrit son ami. En ce qui me concerne, plus experte en vins qu'en poésie, j'ai commencé par piocher au hasard des pages, pour me livrer ensuite à une lecture suivie de chacun et revenir à un picorage qui décidément me convenait mieux. Bref, malgré l'écriture plus hermétique de Jean Chatard en page de droite face à celle plus intime et plus sensuelle de Jean-Claude Tardif en page de gauche, un je-ne-sais-quoi finit par embarquer le lecteur à cette frontière entre l’ici et l’ailleurs où il finit par avoir envie de se perdre tant il se sent bien. D'y revenir aussi. Pour vous mettre l'eau à la bouche, voici un poème de chacun de ces joueurs de flûte qui tel Hamelin pourrait bien vous emmener là où vous ne seriez jamais allé seul. Viens Déjà la nuit s'avance en titubant Je faisais tache à l'envers du miroir je (je déposais parfois une aile sur la branche) Aujourd'hui que le gris visite mes journées (Jean Chatard, p 81)
Ce matin je l'ai vu Je l'ai vu ce matin Ce matin je l'ai vu (Jean-Claude Tardif, p38)
Un recueil nostalgique, singulier et profond à découvrir. Dominique Baillon-Lalande |
sommaire Poésie À l'Index 106 pages - 15 € Préface de Werner Lambersy
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