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Leïla SEBBAR


Leïla Sebbar & Isabelle Eberhardt


Ces quinze nouvelles et textes révèlent Isabelle Eberhardt sous différentes facettes et présente cette femme exceptionnelle, indépendante, qui au début du XXe siècle s’est habillée en homme pour circuler à cheval en Algérie. Chaque texte est un regard nouveau à travers toutes les personnes qu’elle a pu rencontrer. Leïla Sebbar nous permet de la découvrir dans des contextes très variés. Elle assume sa liberté, elle aime aller dans les cafés, fumer de la chicha. Elle écrit des articles dans un journal. Elle recueille les doléances des Algériens ce qui est très mal vu par les autorités colonisatrices françaises. « Slimène entend les calomnies colportées contre la femme du khodja "travestie en mâle indigène". On parle de ses tournées suspectes dans les douars, de ses tentatives pour soulever les populations contre la France, de sa propagande anti-française. On l'accuse de corrompre les chefs indigènes, on raconte ses nuits de débauche avec des Indigènes dans les maisons réservées de la ville... » Expulsée d’Algérie, elle y est revenue après son mariage à Marseille avec Slimène Ehnni, ce qui lui a donné la nationalité française. Isabelle Eberhardt a écrit des lettres pour les dockers de Marseille. Elle a aussi le désir de créer une école franco-arabe pour les filles musulmanes avec Slimène et Augustin, son frère auquel elle est très attachée.

L’écriture par petites touches de Leïla Sebbar met en valeur la personnalité mystérieuse et multiple d’Isabelle Eberhardt qui se présentait sous différents noms : Si Mahmoud, Mahmoud Saadi, Nadia, Zuiza, Ziza, Nicolas Podolinsky... Elle revendique son indépendance et vivra toute sa courte vie avec les avantages des hommes du début du XXe siècle. Elle mourra à 27 ans lors d’une crue très importante de l’oued Sefra. Des soldats retrouveront ses manuscrits dans la boue.

Leïla Sebbar a beaucoup écrit sur Isabelle Eberhardt qui est passée à Aflou où Leïla est née, d’un père algérien et d’une mère française :
« J'écris le corps de mon père dans la langue de ma mère. » « Pour arriver à moi, pour dire "je", il m'a fallu [...] entendre, loin du pays natal, partout où elle se parlait, la voix de la langue de mon père, la voix de l'arabe, la langue étrangère, l'étrangère intime. »

De très belles gravures de femmes algériennes illustrent le recueil ce qui nous permet de pénétrer dans le monde côtoyé par Isabelle Eberhardt.

« Isabelle Eberhardt est bien plus qu'un personnage : écrivain, journaliste, reporter de guerre, elle est une femme au parcours exceptionnel. Avant de mourir tragiquement, à 27 ans, le 21 octobre 1904, elle participe durant quelques années à l'élaboration d'une pensée sociale, sinon véritablement politique. »  (Postface de Manon Paillot)
Merci à Leïla Sebbar de donner voix à une femme originale et engagée.

Brigitte Aubonnet 
(16/06/22)    



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Bleu autour

192 pages - 18 €


Préface et édition
Manon Paillot





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