Charlotte et l’invasion des blocs est un album surprenant à première vue… Que signifient tous ces gribouillis envahissants ?
La réponse vient en le lisant bien-sûr !

Laurène Smagghe et Jean-Claude Alphen, dont les talents sont reconnus et primés, nous livrent une histoire craquante, débordante de fantaisie et d’imagination.
L’humour y est garanti, les frissons aussi.

Charlotte et son chien Galopin, le bien nommé, en sont les héros.
Seulement voilà, ces deux-là, ne sont ni sans peur, ni sans reproche, loin s’en faut !

Charlotte, dévorée par sa passion des blocs, met sa chambre sens dessus dessous, et Galopin, lui, veut dévorer les blocs en question, sans tenir compte des envies et des rêves de sa petite maîtresse.
Aussi têtus l’un que l’autre, ils rivalisent de stratégies pour arriver à leurs fins. Des stratégies certes inventives, mais pas toujours respectueuses du calme et de l’ordre de la maisonnée !

Vu ainsi, il pourrait ne s’agir que d’une banale histoire de rangement de chambre…
mais pas du tout !

Le récit va bien au-delà. Il décolle, de façon presque subliminale, vers un univers fantastique, poétique.
Il offre ce à quoi invite la lecture, la littérature : une captivante traversée hors du temps, l’espace d’un récit.

Le texte, émaillé de rimes, est naïf, mélodique, poétique.
Son support, le graphisme, en totale imbrication, foisonne, étonne. Tantôt hyper présent, tantôt en retrait, tantôt étrange, tantôt familier, il propulse le jeune lecteur vers le monde onirique dans lequel l’entraînent Charlotte et Galopin.
Un monde décalé, mais toujours tendre et rigolo.

S’il est bon d’attacher sa ceinture en se plongeant dans la vie de Charlotte dont les tribulations chahutent un peu ses admirateurs, il est aussi bon de savoir que ses créateurs ont prévu un atterrissage tout en douceur.

Un gros câlin, une jolie surprise valent finalement mieux que toutes les colères et les bêtises. Ils viennent à bout de tous les chagrins.
Alors tout est bien qui finit bien !

Catherine Arvel 
(17/02/23)