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Pascal MANOUKIAN

La pesée des âmes


La télévision éclabousse la chambre de reflets bleus.Sur l’écran défile le malheur pixelisé d’une ville aux enfers. Alep pèse ses âmes. Au milieu des ruines, voilée de sombre, une ombre serre un petit corps, artificiellement secoué par ses sanglots. Sans transition, la silhouette mal taillée d’un milliardaire à la chevelure flavescente efface celle de la vierge noire. L’Amérique, annonce un bandeau, se cherche un président. Ainsi commence le roman La pesée des âmes qui entremêle deux pays et deux histoires.
L‘une s’inscrit dans l’histoire contemporaine de la Syrie en guerre sous la présidence de Bachar el-Assad, lui-même fils de Hafez el-Assad. Une guerre dont les informations ne parlent plus et dont personne ne sait ce qu’il en est aujourd’hui. Un drame pourtant. Dans le contexte du « printemps arabe » vécu en Tunisie, Algérie, Jordanie, Égypte, Libye et Maroc, les Syriens font en 2011 leur révolution pacifique contre le régime baasiste de Bachar et demandent l’avènement d’une démocratie.  Réprimé avec violence, le mouvement de contestation se durcit et évolue en rébellion armée faisant basculer le pays dans la guerre civile.  L’Armée Syrienne Libre s’empare du Nord et de l’Est et le régime de Bachar el-Assad conserve le Sud et l'Ouest du pays. Le rapport des forces en présence sera  bouleversé en 2014 par l’instauration par l’organisation djihadiste salafiste EIIL (État Islamique en Irak et au Levant) d’un califat à l'est de la Syrie et au nord-ouest irakien qui aura comme effet immédiat de provoquer une coalition internationale (avec notamment la Russie, l'Iran, la Turquie et les États-Unis) qui parviendra avec l’appui des résistants Kurdes et des Forces Démocratiques Syriennes à chasser les djihadistes de Raqqa et Alep et à faire tomber le Califat en 2016.  Selon les Nations-Unies, en février 2022, 14,6 millions de personnes à l'intérieur de la Syrie avaient encore besoin d'aide humanitaire, dont environ 5 millions classées comme ayant un besoin extrême ou catastrophique. L'analyse satellitaire de l'ONU a comptabilisé plus de 35 000 structures endommagées ou détruites dans la seule ville d'Alep et des quartiers entiers et la plupart des infrastructures vitales du pays sont toujours à l’état de ruines. Si le gouvernement de Bachar a aujourd’hui repris le contrôle des plus grandes villes de Syrie une partie du pays reste toujours occupée par les rebelles, les djihadistes et le SDF dirigé par les Kurdes. Neuf cycles de pourparlers de paix sous l'égide de l'ONU n'ont toujours pas abouti, le président Assad refusant de négocier avec les groupes d'opposition politique qui mettent la démission du gouvernement comme préalable à toute négociation.
L’autre pan de cette histoire se déroule dans un beau quartier de Paris quand la chaîne TV Horizon logée dans un luxueux immeuble de sept étages est rachetée et dirigée par le milliardaire Victor Bellonne.  

Ernest Bollard, fils de Franck Bollard reporter mort en mission, a lui-même embrassé comme cameraman cette profession. Le trentenaire partage sa vie entre une vieille mère à la mémoire défaillante qui avec l’âge a tendance à confondre son fils avec son défunt mari et Louise, une jeune femme d’origine roumaine adoptée par un couple français, ayant choisi de quitter le secteur lucratif de la finance où elle s’ennuyait pour intégrer Horizon, la chaîne d’investigation envoyant le jeune reporter à travers le monde. La relation entre Ernest et Louise qui semblaient former depuis plusieurs années un couple harmonieux est au présent un peu tendue. Ni par ennui ou par désamour mais la jeune femme aimerait bien profiter de ce compagnon passionné par son métier autrement qu’en pointillé entre deux reportages et souhaiterait maintenant construire un vrai foyer avec lui et avoir un enfant avant de ne plus pouvoir en faire. Je tiens les agendas et corrige vos fautes d’orthographe. J’échappe aux mains au cul pendant que tu évites les postes frontières. J’en ai marre de l’amour par Skype, tu comprends ?  dit-elle en lui proposant une pause pour faire le point sur leur relation. Sans lui laisser le temps de poursuivre et d’annoncer que le test de grossesse qu’elle vient de faire est positif, Ernest dont elle ne sait s’il l’a vraiment écoutée informe sa compagne de son prochain départ en Syrie pour couvrir la fin du siège d’Alep-Est pourtant déclarée zone de non-droit pour les journalistes. Assan, son correspondant local, qui a découvert un trafic occulte de produits chimiques neurotoxiques entre la Hongrie et la Syrie, veut lui remettre des documents secrets en mains propres et en toute discrétion et s’est engagé pour cela à lui trouver un passeur fiable pour franchir la frontière turque. Il n’en faut pas plus pour que celui que son père à prénommé Ernest (car Ernest Bollard était un anagramme d’Albert Londres) soit dans sa tête déjà à Alep en plein cœur du danger et espérant y trouver cette révélation qui pourrait mettre fin au conflit ou au moins changer le cours des événements et lui vaudrait peut-être le fameux prix Albert Londres qu’il rêve déjà de dédier à son père.
Quand Ernest franchit la frontière après un voyage mouvementé, il est surpris qu’Assan ne soit pas au rendez-vous ou ne lui transmette pas par message une adresse où le retrouver. Si à l’ouest de la ville les infrastructures, les palais, les ministères, la ville moderne, ses maisons bourgeoises avec piscines sont encore debout, à l’Est aux étroites ruelles autrefois commerçantes, grouillantes et pleines d’odeurs où s’entassait la plus grande part de la population dans une culture du respect, de la débrouille et de l’entraide, tout est en ruines. Les Russes ont fait venir une petite armée de mercenaires pour ne pas se salir les mains. Dans ce Guernica d’immeubles (parmi) des tonnes de béton passées au broyeur, concassées par des bombes, subsister est pour les civils, enfants, vieillards où femmes, un combat quotidien. Où s’abriter des bombes ? Comment déjouer les tirs des snipers (que l’on appelle les fantômes parce qu’officiellement ils n’existent pas) pour trouver de l’eau potable et se laver ? Pour eux vivre c’est survivre, manger c’est voler, mourir une question d’heures ou de jours. Comment récupérer et enterrer ses morts pendant la nuit sans se faire prendre par les soldats ? Les tombes n’existent plus, les derniers bombardements russes les ont retournées, projetant les corps culs par-dessus têtes, mélangeant à nouveau musulmans, chrétiens, sunnites, chiites, orthodoxes, alaouites, ismaéliens, comme avant la guerre.
Si le tableau est terrible, c’est là pourtant qu’Ernest va rencontrer une bande d’orphelins joyeux, rebelles et courageux qui aide la petite communauté d’éclopés, de vieux, d’enfants malades ou de fous qui hantent encore les ruines comme messagers, transporteurs ou autres menus services à leur portée. Khadija, une vieille mais lumineuse comédienne surnommée par tous Catherine Deneuve joue pour eux la mère nourricière et les berce de jeux, de poésie, d’histoires, de chants et de danses parce que rire ensemble c’est oublier un instant la mort, redevenir enfant et se sentir vivant. Parfois, se joint à eux Nazélie, une jeune infirmière arménienne, belle et déterminée. Quand l’hôpital a été détruit, Nazélie a juste eu le temps d’arracher le nouveau-né à ses cathéters (…) Le souffle a pulvérisé une rangée entière de vies à peine commencées. Le petit cœur toussote, repart un instant puis cale pour de bon entre ses doigts. D’une bombe à l’autre, il n’aura battu qu’une heure. »  « J’ai revu mes convictions religieuses à la baisse depuis qu’on s’égorge entre frères » lui dira désabusé le jeune médecin qui avait fait l’accouchement. Depuis, elle soigne avec les moyens du bord les blessés qu’elle trouve dans les décombres et tente consciencieusement  de consigner tous les renseignements  que peuvent livrer ces  corps déjà froids ou celui de ceux qui meurent sous ses yeux, listant leur identité quand elle le peut, leurs signes distinctifs, le jour probable, le lieu, la cause et le contexte de leur mort pour pouvoir témoigner de l’horreur de la situation, accumuler les preuves de la barbarie à l’œuvre, en conserver la mémoire. Vous pensez qu’Alep prie tous les soirs pour de l’aspirine et des biscuits ? lui dit-elle un jour avec colère. Les Syriens ne veulent qu’une chose : que le monde sache comment ils meurent. » « Aussi sincère que vous soyez, vous n’êtes qu’un intermittent de notre malheur (…) Vous n’êtes qu’un visiteur de prison, nous sommes dans le couloir de la mort. Nous n’avons aucune alternative possible, vous si. » Bien que bousculé par le bon sens et la dureté de ses propos, Ernest, pour lui prouver l’authenticité de sa démarche, propose à la jeune femme généreuse, fière et forte qui le fascine de l’aider à accomplir sa tâche. C’est alors par son intermédiaire qu’il retrouvera la trace d’Assan...    

À des milliers de kilomètres, la chaîne TV Horizon pour laquelle Ernest travaille, reconnue pour la qualité de ses grands reportages et son journalisme d'investigation, vient d’être rachetée par Victor Bellonne. Le nouveau patron est un industriel qui s’est lancé avec succès dans la finance. Son groupe possède déjà des activités sur trois continents et lui un patrimoine avoisinant les trente milliards d’euros. Il souhaite donc maintenant ajouter à son empire un club de foot et des médias. À soixante-cinq ans l’homme a trois addictions : les affaires, le pouvoir et l’argent. Pour l’assister et se charger des basses œuvres contre coquette rémunération il débarque avec une jeune Directrice des Ressources Humaines d’une froideur impressionnante et un chargé de communication dévoué et plein d’appétit.
Des fenêtres du luxueux immeuble de sept étages qui abrite la chaîne, on peut apercevoir les tentes fournies par une association caritative aux migrants et SDF à qui la maraude apporte de la soupe et des sandwichs et parfois des soins. Depuis qu’elle a vu les policiers détruire leur camp et en chasser les hommes, femmes et enfants qui y dormaient Louise, passée du standard à la salle de montage puis à un poste d’assistante de rédaction, craint tous les jours de revoir la même scène avec ceux qui viennent de s’y installer à nouveau. Quelques jours lui avaient suffi pour comprendre que Bellonne, roi des mises en scène qui en jettent plein la vue aux riches de ce monde, ne pouvait tolérer un tel outrage lors de ses somptueuses réceptions et que les policiers nettoieraient à chaque fois les lieux à la demande du magnat de la télé. Comment peut-on laisser des gens mourir de faim et de froid dans un pays riche ?
Parmi les collègues d’Ernest, le plus proche est Alex Bravache, rédacteur en chef et ex-ami de Franck Bollard qui a juré de prendre Ernest sous son aile dans le métier. C’est lui qui l’a mandaté pour ce nouveau reportage prometteur en Syrie. Philippe Josse, lui, est un vieux journaliste échappé du siècle précédent qui se distingue par un humour et un franc-parler digne des dialogues d’Audiard. Si Louise se doute que Bravache et Josse vont donner du fil à retordre aux deux jeunes esclaves du patron, elle verrait bien Paul Lenoir, ce médiocre prétentieux à la drague lourdingue se prêter à toutes les compromissions. Louise, déjà déstabilisée par l’absence d’Ernest et son inquiétude de le savoir en Syrie, par l’enfant qui s’annonce aussi pour lequel elle n’a pas encore pris de décision, va être confrontée, comme eux tous, à un management dont la toxicité est prévisible et à un dynamitage en règle sous couvert d’audimat et de profit de toutes les règles élémentaires de déontologie du métier. Je n’ai pas acheté les programmes, a expliqué Belledonne à Axel, j’ai acheté les tuyaux et l’habitude que les gens ont prise de se brancher dessus. Alors maintenant je vais les biberonner avec ce qui m’arrange et de préférence ce qui me coûte le moins cher (…) J’ai acheté cette chaîne pour faire des bénéfices et on ne fait pas d’argent avec l’information. Pour avoir une chance d’attirer le public, il ne faut pas hésiter à transgresser, à jouer avec l’authenticité et la morale, à utiliser tous les artifices, toutes les ruses, pour que ceux qui nous regardent ressentent de la satisfaction. Face aux velléités du patron milliardaire de transformer leur chaîne d’information et de reportages en un vaste espace de divertissement, chacun va devoir choisir son camp.

                           En alternant les chapitres sur la guerre civile ayant transformé la Syrie en champ de ruines, avec une dizaine de millions de déplacés ou d’émigrés (soit 50 % de la population du pays) et un chiffrage des morts rendu difficile faute de sources fiables mais qui atteindrait au moins 350 000 et ceux qui nous décrivent de l’intérieur la prise de pouvoir par Belledonne le liquidateur de la grande chaîne d’information, c’est un parallèle fort que Pascal Manoukian nous propose. Il ne s'agit pas bien sûr de mettre sur un pied d’égalité les victimes de guerre et la petite équipe de journalistes malmenée par le patron milliardaire mais de souligner que les deux situations, plus ou moins tragiques, illustrent pareillement le conflit entre l’intérêt de tous et les intérêts de quelques-uns, en mettant chacun face à ses choix : se soumettre, se démettre, résister ou se battre. Si la balance n’est pas à l’équilibre car d’un côté c’est la vie même qui est en jeu et de l’autre le respect d’une éthique professionnelle, il n’en est pas moins vrai que si le reportage et l’investigation disparaissent au profit du divertissement c’est un boulevard qui s’ouvre pour la désinformation, la manipulation, le négationnisme, l’indifférence et le repli sur soi.
De ces univers bien différents et tous deux complexes, l’auteur fait jaillir les questions philosophiques ou morales de la responsabilité individuelle et collective, la liberté, l’égalité, l’égoïsme, la solidarité, l’honnêteté, la manipulation, le pouvoir de l’argent et des idées. 
Chaque arme a sa fonction. (...) La plupart des nouveautés sont inventées par les salariés d’entreprises installées dans nos banlieues, des pères de famille eux-mêmes horrifiés par le spectacle du monde, mais inconscients d’y participer, chacun ne concevant derrière son bureau qu’une partie infime et non létale du dispositif. La vieille ruse de la division des tâches pour diluer jusqu’à la faire disparaître la notion de responsabilité. La banalité du mal, la routine.

Alors, en dévoilant sans fard le cynisme des puissants
L’importance d’un mort est égale à sa nationalité et au nombre de kilomètres qui le séparent du téléspectateur. Dix mille victimes d’une inondation en Chine c’est une brève, deux disparus dans un épisode cévenol c’est une catastrophe.
en pointant du doigt les dérives de notre époque qui l’inquiètent comme la multiplication des sans-logis, les dérives des réseaux sociaux ou la montée généralisée du racisme et de l’extrême droite
 « Aujourd’hui, regrette Ernest, l’émotion l’emporte sur tout. L’immédiateté étouffe la réflexion à la vitesse des réseaux. » « Plus le monde se complique plus on lui demande de le simplifier. »
« – Toute l’extrême droite européenne est fascinée par Bachar (...). C’est l’homme qui a fait face à l’ennemi (…) le seul qui affronte leurs démons : Israël, les islamistes, les mondialisés.
– Tu veux dire Bachar l’Arabe, l’idole des fachos ?
– Ils s’en foutent. C’est un musulman qui massacre d’autres musulmans et ça suffit pour faire de lui un patriote. »  
en condamnant ceux qui tirent profit de la guerre ou du malheur des autres
« Depuis, Nazélie en veut à la terre entière. Aux Syriens de s’entre-tuer (…) aux Russes de lâcher leurs bombes, à Armen de croire encore au régime, aux Occidentaux de détourner les yeux (…) et aux journalistes de l’observer se débattre, de loin, avec leurs jumelles d’experts et, par facilité, de la traiter de rebelle, de l’amalgamer avec tous ces fous de Dieu, comme si les Syriens n’avaient de choix qu’entre Daesh et Bachar. 
l’auteur bouscule ceux qui en faisant l’autruche ou en se murant dans l’indifférence face aux désordres du monde s’en rendent complices.

Pascal Manoukian travaille à fond les personnages qui habitent son roman. Louise, Khadija et Nazélie, ces femmes que croise Ernest à Paris ou à Alep sont moralement de belles personnes, généreuses, intelligentes et fortes qui ont des rôles clés dans le roman. Alex Bravache et Philippe Josse, deux faces d’un journalisme respectable, sont chacun dotés d’une personnalité ambiguë parfaite pour laisser certaines interrogations en suspens jusqu’au dénouement. Le portrait que l’auteur fait d’Ernest, ce héros principal qui réunit ces deux univers et ces deux histoires, est nourri, finement dessiné et tout à fait crédible. Sans nier la fascination que la guerre exerce sur l’ambitieux journaliste et l’égocentrisme dont il fait preuve avec Louise au début du roman, Ernest présente de réelles qualités humaines : une grande empathie avec les gens en souffrance, la capacité à se mettre en danger pour sauver une enfant des tirs d’un sniper, des convictions et un idéalisme de jeunesse encore vifs, le respect de ses engagements et ce désir de se sentir utile et de trouver du sens à ses actes qui structure ses choix. De cet homme certes imparfait mais sincère, courageux et touchant l’auteur fait un personnage positif.

C’est un plaidoyer fort et sensible que Pascal Manoukian nous offre, contre la guerre bien sûr mais aussi contre les dysfonctionnements et les injustices présentes à notre porte dans une société minée par un capitalisme débridé structurellement facteur d’exclusion, d’inégalité, de maltraitance qu’il nous faut combattre au quotidien. S’il nous alerte sur le rôle important que joue le journalisme d’investigation dans la société à travers une sombre histoire de vieux milliardaire pathétique d’avidité et d’autosatisfaction qui n’est pas sans nous renvoyer à un cas de figure français très actuel, c’est pour nous rappeler en filigrane l’importance de la liberté d’opinion et d’expression, l’indispensable indépendance des médias garants de ces deux libertés et le refus de l’appropriation du savoir et du pouvoir par quelques puissants mégalomaniaques qui tiendraient tout dans leurs mains assignant le reste de la population à n’être plus que des consommateurs abrutis par un travail vide de sens. C’est on le devine le phénomène global de dégradation généralisée des relations internationales, de la planète, de nos société inégalitaires où face à ceux qui se gavent d’autres humains sont condamnés à dormir et mourir dans les rues sans avoir de quoi se soigner et se nourrir, où la peur de l’autre, le racisme et les discriminations gagnent de jour en jour du terrain, auquel Pascal Manoukian nous renvoie. Face à ce pathétique constat, c’est à la vigilance, l’engagement et la lutte qu’avec obstination, émotion, révolte, amour et humour, l’auteur, de livre en livre, nous appelle, nous exhortant à ne jamais fermer les yeux sur les violences sociétales et l’injustice et à les ouvrir grands sur les autres, la société et le monde.

C’est par une image saisissante et terrible accompagnée d’une phrase d’espoir que se termine ce passionnant roman : La vérité finit immanquablement par sortir, répète sans cesse Ernest. Il suffit d’insister. Il en reste toujours au fond du tube. En voici la preuve par l’image (…) À l’écran, douze petits linceuls blancs alignés comme des bâtons de craie au bas d’un tableau témoignent sans un mot de toutes les lâchetés du monde. Ne lâchez rien.

Dominique Baillon-Lalande 
(14/08/24)   



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Erick Bonnier

(Avril 2024)
318 pages - 22 €













Pascal Manoukian,
photographe, journaliste, réalisateur, a couvert un grand nombre de conflits. Ancien directeur de l’agence Capa, il se consacre à l’écriture.







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