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Mathieu SIAM & le DOUANIER ROUSSEAU


En descendant le fleuve



Le principe de la collection est d'associer une histoire, écrite et dessinée, aux détails de tableaux empruntés à un peintre.

Après Magritte, Chagall, Hokusai, Monet, Foujita, Miró, Jérôme Bosch, c'est ici l'œuvre du Douanier Rousseau qui est visitée.


Le jeune héros de l’histoire ne va nulle part. Son infirmité l’empêche de partir à la découverte du monde. Il passe le plus clair de son temps assis sur un fauteuil, dans sa chambre, devant la fenêtre. Mais ce qu’il voit ne le satisfait pas, les nuages gris et les usines l’ennuient.
Parfois, pour lui changer les idées, son père le sort dehors et le pose au bord du fleuve qui jouxte la maison, la Seine.

C’est alors que je pêche une idée : à défaut de pouvoir marcher, je peux naviguer.
Je me glisse dans une barque et me laisse porter jusqu’au pont. Au-delà, je ne connais pas.
C’est l’aventure.

L’embarcation du jeune garçon va le mener jusqu’à l’octroi de Paris où il rencontre un douanier nommé Rousseau. Ce dernier lui montre son bureau, également son atelier. Il y entrepose des toiles réalisées de sa main et lui explique sa démarche, la façon dont il conçoit ses peintures pleines d’animaux sauvages, de végétation luxuriante, d’exotisme et de voyage. L’enfant aimerait bien peindre lui aussi, mais il n’a jamais vu le monde.
Comment faire ? Comme Rousseau peut-être. Si l’on n’a pas eu la chance de voyager, il faut apprendre à regarder différemment son environnement proche, l’envisager sous un autre angle, l’interpréter, l’imaginer, s’en inspirer et lui faire dire ce que l’on veut lorsqu’on couche les couleurs sur la toile.
Rentrant chez lui, le jeune garçon découvre de nouveau paysages. Avec l’aide de Rousseau, il interprète son monde : les fumées émanant des cheminées se muent en lave volcanique, la Seine prend l’allure d’un fleuve d’Amazonie.
Et, de retour sur son fauteuil devant sa fenêtre, son imagination débridée, il peut enfin voyager et rêve un monde empli de couleurs, un monde qui éveille chaque sens, un monde qui émerveille, charme, enchante.    

Les illustrations sont très belles. Elles mêlent la réalité d’un environnement urbain avec sa grisaille et sa quotidienneté à l’univers onirique du Douanier Rousseau.
Les détails des reproductions des toiles du peintre sont qualitatifs, emplis de lumières et de contrastes, ils convient le lecteur à un voyage plein d’aventures.

En fin d’ouvrage, on retrouve les treize toiles du maître utilisées dans l’histoire, avec leur titre et les dates auxquelles elles ont été peintes.
On trouve également dans de petits cartouches, des informations relatives à l’artiste : qui il était, où il a appris à peindre, sa démarche, pourquoi il est connu aujourd’hui malgré un accueil mitigé de ses toiles par le public en son temps.

Quel est son héritage ?
De ses œuvres, on peut retenir l’incroyable faculté à nous plonger dans un rêve. Comme notre jeune personnage, nous pouvons tous apprendre à nous évader et à réinterpréter le monde qui nous entoure. Et surtout, Rousseau nous offre une leçon de vie. Sa persévérance et sa foi en son talent lui ont permis de transformer ses faiblesses graphiques en une force. Ses tableaux sont aujourd’hui considérés comme des chefs-d’œuvre.

Voici un magnifique album, riche, pour un voyage réussi dans l’œuvre du Douanier Rousseau ; un voyage habilement rendu accessible aux plus jeunes par l’auteur Mathieu Siam qui provoque une rencontre pleine d’intérêt entre l’artiste et un enfant.
Un album documentaire, artistique, culturel et intelligent.

L’émotion et le plaisir sont au rendez-vous !

Cécile De Ram 
(14/02/22)    



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Jeunesse


Léon art & stories

(Février 2022)
Format 27 x 24 cm
32 pages - 16 €




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