Ce petit garçon-là admire son papa plus que tout. Un papa qui, dès le matin, dans son habit de héros, s’envole et part travailler pour revenir chaque soir. Une fois rentré, son costume de super héros ne le quitte pas, y compris pour regarder la télé pendant que maman s’active dans la cuisine. Maman, elle, ne s’envole pas, elle conduit d’abord son petit garçon à l’école avant d’aller au travail.
Et quelle joie pour le petit garçon de voir arriver son héros de papa venir le chercher à l’école ! C’est exceptionnel. D’habitude, c’est sa maman qui vient le chercher.
Les apparitions de son papa sont suffisamment rares pour que l’enfant en fasse une fête à chaque fois. Sa maman qui tous les jours l’accompagne à l’école, cuisine, accomplit les tâches ménagères, lui lit une histoire le soir, sa maman toujours présente et attentive en devient banale presque transparente.

D’AUTRES SOIRS, IL RENTRE À LA MAISON AVEC DES SUPER COPAINS ;
Même quand maman est super fatiguée.

Les caractères du texte sont explicites. Tout ce que fait le papa prend des proportions aux yeux de l’enfant. Jusqu’à ce qu’un jour la vie en décide autrement et que le quotidien de l’enfant bascule : le héros tombe malade. Il troque alors son costume contre un vulgaire pyjama, ne sort plus et une barbe naissance apparaît sur son visage. C’est désormais lui qui vient chercher son fils à l’école, qui le fait diner et va aux réunions de parents. Un papa comme il en existe tant, un papa banal. Ce papa qui prend plus de place dans le quotidien s’efface un peu alors que la maman, se faisant plus rare, revêt à son tour le fameux costume.

Les illustrations, aux tons bleus, sont très jolies. Elles montrent l’imaginaire de l’enfant et la perception qu’il peut avoir de ses parents, des rôles attribués à chacun, des codes sociaux.
Elles sont délicatement réhaussées d’un rouge tendre colorant les joues des personnages et quelques rares objets.

Voici un bel album pour réaliser que rien ni personne n’est parfait. Les enfants comme les adultes, aucun n’est au sommet tout le temps.
Et c’est ce qui est super !

Cécile Cohort 
(19/04/24)