P’tit vilain est un garçon qui fait souvent des bêtises. C’est vrai, il est capable de tirer la langue à une dame, de donner des coups de pied dans un cartable ou de casser sciemment ses crayons. Alors, sa réputation le précède systématiquement. Lorsque qu’une bêtise est faite, personne autour de lui ne se pose la question, c’est sûr, c’est toujours P’tit Vilain.
P’tit Vilain, c’est d’ailleurs ainsi qu’on le surnomme.

Quand la maîtresse a demandé :
– Qui a vidé le tube violet ?
Tous les enfants ont répondu :
– C’est P’tit Vilain !

L’école n’est pas le seul lieu où P’tit Vilain est montré du doigt. À la cantine, on l’accuse d’avoir embêté la perruche ; dans le bus, d’avoir marché dans les flaques. Invariablement, il est rendu responsable des sottises constatées. Alors, pour ne décevoir personne, y compris lui-même probablement, P’tit Vilain s’applique à faire des bêtises, toujours plus de bêtises.
Ce jour-là, dans le parc, il fait une étrange rencontre qui lui donne une bonne idée.
Le tour qu’il va jouer à ses camarades va leur faire comprendre qu’il n’a pas l’exclusivité pour faire des bêtises et il va même en profiter pour redorer son blason.

Les illustrations sont agréables, colorées et très expressives.

Le livre est intéressant et constitue un support de qualité pour initier des discussions en classe avec les plus jeunes sur des thèmes tels que les bêtises, l’accusation non fondée, la camaraderie, la vie en collectivité, les sobriquets dont certains enfants sont affublés et la souffrance que cela peut engendrer, la désobéissance, l’injustice, le bouc émissaire…

Voici un album réussi pour comprendre que stigmatiser un camarade n’est jamais une solution et pour s’amuser tout en apprenant à ne pas juger trop vite.

Cécile De Ram 
(09/05/23)