L’événement, c’est la surprise un matin de découvrir que le mur en béton,  en face de leurs fenêtres, a été peint pendant la nuit.
Sur les parpaings, y avait une fresque, juste devant chez nous : une maman assise par terre, ses gosses serrés autour d'elle, et devant eux, un grand type en survêt qui lance un bouquet de fleurs sur des CRS coffrés derrière leurs boucliers, comme si c'était une bombe...
Une sacrée fresque ! Et juste devant nos fenêtres, à croire que le tagueur avait fait ça pour faire plaisir à Ophélie, qui déteste les expulsions et les grands murs gris.
Un ami de sa mère, Jibé, en voyant la fresque, lui parle de Banksy et de ses peintures murales à travers le monde. Un petit tour sur internet (ici ou là) lui permet de découvrir son travail.

La première rencontre importante pour Darwin, c’est Eva, une fille qui est dans sa classe.
Elle a les cheveux courts en pétard, de grands yeux gris un peu fendus, étirés vers les tempes, elle s'habille toujours en noir. Elle est arrivée pendant l'année, elle parle à personne au lycée, elle dessine en cours, tout le temps, même à la cantine, à croire qu'elle est née un crayon à la main.
C'est beau ce qu'elle fait, elle a de l'or entre les doigts, beau et barge : des enfants qui volent, des villes-monde qui s'élancent vers le ciel, des maisons dans les arbres, des hommes-fleur de toutes les couleurs...

La deuxième rencontre, c’est un rat venu grignoter un gâteau. Le bruit des petits scrountch a attiré Darwin dans la cuisine.
Je suis entré en douce, et là, qui j'ai vu, en explo sur le frigo : un rat ! A la cool, dressé sur ses pattes arrière, attaquant une part de gâteau. La lumière qui venait de ma chambre, ça l'a pas dérangé, preuve que mon cake au citron était vraiment bon. J'ai pris la cloche à fromage, celle en grillage, et clac ! Piégé : en zonzon, le raton ! […]
J'ai attendu qu'il se calme à la moine bouddhiste, je lui ai parlé doucement, je l'ai posé dans ma main, je lui ai caressé le dos, il avait l'air content.
Il me fixait avec ses petits yeux noirs de fourbe, ses moustaches vibrant dans la lumière, l'air de dire : « T'es qui toi ? »
Alors je lui ai fait :
- Moi c'est Darwin et toi, à partir de cette nuit, ton nom c'est Banksy.

L’équipe est maintenant au complet. Eva, Darwin et Bansky (dans sa poche ou dans sa capuche) vont se balader et, avec des bombes de peinture, laisser leur marque sur les murs. Avec une vieille  radiographie de jambe cassée, Eva a réalisé un pochoir. Quel dessin ? Un rat, bien sûr…

Les aventures ne vont pas manquer. Darwin va découvrir l’étrange endroit  où vit Eva. Ils vont visiter les catacombes. Ils vont être poursuivis par une bande de skinheads. Ils vont  retrouver Ivana, la petite fille blessée pendant l’attaque du squat filmée par Darwin…

Une lecture vive, amusante (le ton du narrateur), intéressante (une occasion de découvrir Banksy) et riche en émotions. Les ados vont se régaler… d’autant plus que Darwin aime beaucoup faire la cuisine et qu’on trouve à la fin du livre les recettes qu’il préfère. On y trouve aussi le point de départ de ce roman raconté par l’auteur...

Serge Cabrol 
(28/10/14)