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Jean-Philippe Blondel nous ramène à l’école en 1975, pas du point de vue des élèves mais de celui des enseignants. L’après Mai 68 a apporté un certain nombre de modifications des mentalités et des fonctionnements dans l’Education nationale comme dans le reste de la société. Tout le monde n’a pas considéré ces évolutions avec le même regard. La première partie nous présente la petite communauté qui occupe les logements de fonction du groupe scolaire Denis Diderot. Liés par le partage d’un espace commun et l’appartenance à la même équipe éducative, tous sont amenés, conjoints compris, à cohabiter avec leurs différences de tempérament et de conception du monde et de la société. Un microcosme dont les rivalités et les complicités constituent une passionnante source d’observations pour l’auteur et qu’il décrit pour notre plus grand plaisir dans des saynètes qui ne manquent pas de saveur, drôles ou émouvantes, épiques ou délicates. Nous sommes en fin d’année scolaire et le vent de la nouveauté se présente à la grille de l’école. L’inspecteur a eu l’idée de nommer un maître formateur, Charles Florimont, susceptible d’apporter un peu d’air frais dans une atmosphère trop confinée. La rencontre du nouvel enseignant avec Gérard Lorrain, le directeur de l’école primaire, laisse prévoir des relations difficiles… Il faut ajouter à cela le fait que Michèle Goubert, la directrice de la maternelle, connaît bien le nouvel arrivant pour avoir suivi un stage avec lui quelques années plus tôt. Elle en garde un souvenir ému et lui tout autant sinon plus. « Dans l'esprit de Florimont, les personnages se bousculent – ils s'appellent Julien Sorel et Louise de Rénal, Emma et Rodolphe, Jacques et Gertrude (il a eu du mal à retenir ses larmes en lisant La Symphonie pastorale). Il sent son cœur qui s'emballe et balbutie un prénom – Michèle – qui sonne à la fois comme une interrogation et une extase. » Les congés d’été viennent, comme un interlude, disperser la petite communauté aux quatre coins de la France. Quelques pages qui offrent un regard tendance sépia sur les vacances des années 70. Et la rentrée scolaire arrive. Tout est en place, nous connaissons le décor et les personnages, le spectacle peut commencer et on ne s’ennuie pas une seconde en suivant les affrontements ou rapprochements entre les divers protagonistes avec en point d’orgue cette grande escapade aux accents vaudevillesques qui donne son titre au roman. Nous retrouvons ici le talent de Jean-Philippe Blondel pour créer un cocktail dont il a le secret. De l’humour, de la tendresse, une goutte de nostalgie et un regard aigu sur la marche du monde. Il observe, décrit, se moque un peu… Et le lecteur, chaque fois, en redemande. Serge Cabrol (01/11/19) |
Sommaire Lectures Buchet-Chastel (Août 2019) 272 pages - 18 € Folio (Mars 2021) 240 pages - 7,50 €
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