La petite fille de Samuel Maharero, grand chef des Hereros, est un jour violée par un Allemand. Le chef rassemble alors ses guerriers et ils attaquent les Allemands. La riposte ne se fait pas attendre.
Et les Hereros ne sont pas les seuls à subir cette extermination massive.

L’empereur d’Allemagne a dépensé une fortune pour châtier ces nègres qui avaient osé se révolter – osé porter la main sur l’Homme blanc : leur maître.
Les Namas étaient moins nombreux que les Hereros, ils n’ont pas fait long feu.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes – ils notaient tout dans des carnets, les massacreurs.
            En 1903 – Hereros : 80 000 / en 1908 : 15 000
            En 1905 – Namas : 20 000 / En 1908 : 10 000
En juillet 1908, Guillaume II a demandé qu’on arrête les massacres, pour fêter son anniversaire ; ça n’a pas changé grand-chose, tout le monde était mort.

Les rares survivants sont réduits à l’esclavage.
Que reste-t-il aujourd’hui en Namibie de ce génocide ? Rien, si ce n’est une barrière d’ossements dans les fonds sous-marins et une monumentale statue, peut-être celle de Von Throta qui trône sur une place en ville.
L’adolescent rêve de réhabiliter la mémoire de ses ancêtres.

Eben raconte ici son histoire, celle des Hereros et de son pays ; l’histoire d’une extermination effectuée dans l’indifférence générale la plus complète et que peu de gens connaissent aujourd’hui.

Voici un très beau roman historique, intéressant, sensible, délicat et fort à la fois.

Élise Fontenaille-N’Diaye, fidèle à elle-même, nous offre ici un texte d’une grande qualité.

Cécile De Ram 
(11/05/15)