L’été de ses 18 ans, Samuel décide de se lancer seul dans un voyage en train à travers l’Europe. Une belle aventure qui permet de nombreuses rencontres, surtout lorsqu’on n’a pas d’itinéraire précis et qu’on veut trouver des hébergements au moindre coût...

En fait, l’idée de partir seul ne correspond pas au projet de départ qui a été élaboré à deux avec son meilleur ami, Adrien. Mais le 11 juillet, mauvaise surprise :
« Salut Samuel... Oui, c'est Adrien. Ça va ? C'est pas trop dur, le taf, surtout avec la chaleur, là ? Moi, ça va, là, je suis, posé, c'est tranquille. Euh... Voilà, je voulais juste te dire que ce qu'on avait prévu, là, pour dans trois semaines, le tour en Europe et tout, en fait, ça va pas trop être possible. Finalement, plus ça approche et moins mes darons sont chauds, tu vois... Bref... Ce que je te propose plutôt, c'est de venir à Capbreton, dans la maison que mes parents ont louée pour l'été. »
Samuel est anéanti. Tout le travail de préparation pour rien. Convaincre les parents, surtout sa mère toujours inquiète, acheter la carte Interrail, se renseigner sur les étapes et les auberges de jeunesse…
Et puis ce travail exténuant de serveur dans un restaurant qu’il a réussi à se dégoter pour que son mois de juillet finance son mois d’août.  Adrien bien sûr, n’en a pas eu besoin.
Tout s’effondre parce que ses parents ne voudront jamais qu’il parte seul. Ils ont rencontré Adrien et sa famille, tout était organisé pour un départ à deux et sa mère n’acceptera jamais qu’il voyage seul.

Face au revirement d’Adrien, Samuel enrage et culpabilise. « Cette impression persistante que c'est ma faute, au fond. Je ne suis pas assez intéressant. On a mieux à faire que de passer du temps en ma compagnie. Je ne suis pas assez festif. » En fait, ils n’avaient pas la même idée du voyage. Ce qui motive Samuel, c’est l’aventure, la découverte des lieux et des gens. « Adrien, lui, ce qu'il voyait, c'étaient les soirées qu'on allait vivre, les discothèques de Berlin, le Quartier Rouge d'Amsterdam, les différentes substances qu'on allait sans doute pouvoir s'enfiler. Et surtout, les filles avec lesquelles on allait s'amuser, et plus si affinités. »
Samuel cogite et rumine sa déception. Il se rend tout de même à une soirée organisée par un copain où il retrouve Quentin et Marie qu’il connaît depuis l’école primaire et, face à eux, n’ose pas révéler qu’il va annuler le voyage. Il fanfaronne en déclarant qu’il partira seul, boosté par l’étonnement et l’admiration qu’il lit dans leurs regards.
Sur le chemin du retour, il réalise ce qu’il vient de leur dire et c’est alors la tempête sous un crâne. « Pour la première fois de ma vie, sans doute, il fallait que je prenne une décision. Jusque-là les autres avaient toujours choisi pour moi. Mes parents. Mes profs. Mes amis. Adrien. »
Et voilà, page 50, la décision est définitive. Il part… sans dire bien sûr à ses parents qu’Adrien a déclaré forfait et qu’il sera seul pour vivre l’aventure.

Les Pays Bas, l’Allemagne, le Danemark, la Suède… La carte Interrail permet de prendre n’importe quel train à travers l’Europe. Dès la première étape, à Amsterdam, il rencontre de jeunes habitants de la ville et une nouvelle idée lui vient à l’esprit : « En plus de mes petits films de touriste, je me disais que je pourrais interviewer les gens que je rencontrerais. »
Le roman alterne alors les balades de Samuel, ses rencontres et les interviews.
À Amsterdam, c’est Anneke ; à Hambourg, Monica ; à Copenhague Luka ; à Lund, en Suède, Clyde…

Fidèle à son projet, il découvre à la fois les villes et les gens. Évidemment, il y a quelques difficultés, des moments de doute, de fatigue, de déception, mais tout cela est balayé par le sentiment très fort de s’ouvrir au monde et aux autres. Les voyagent forment la jeunesse, écrivait Montaigne, et ce n’est pas Samuel qui démentira cette formule. Dans une « auto-interview », il explique combien cette escapade européenne a changé sa vie et à quoi il envisage désormais de la consacrer…
Un roman initiatique qui joint l’aventure à la réflexion, à conseiller sans modération.